Ce sixième épisode de la franchise a pour particularité d’être une suite directe —une première—. C’est donc assez logiquement de McQuarrie rempile après un Rogue Nation loin de m’avoir impressionné.
Mais ce Fallout de bien meilleure facture m’a plutôt réconcilié avec le réalisateur/scénariste. En particulier sur cette seconde casquette après les incohérences en cascades de Rogue Nation. Le scénario se tient mieux, même s’il n’échappe pas à quelques facilités et gimmicks déjà sur-utilisés dans la série —le traitre—. On peut regretter par exemple que Brandt (Jeremy Renner) ait été complètement évacué sans explication. C’est certes du à une incompatibilité d’emploi du temps de Renner, pris par des tournages Marvel, mais c’est jamais justifié.
Mais sa construction "de suite" limite un peu son potentiel. Solomon Lane (Sean Harris) est un méchant toujours autant en carton avec un objectif pseudo-anarchiste franchement bidon. Il devient au passage tellement allumé qu’il est prêt à se sacrifier pour la cause. Ah bon ? Bon. La nouvelle addition au cast, Henry Cavill, me laisse également un peu circonspect, alors que c’est un acteur que j’aime bien. Je pense qu’il n’a pas été très bien dirigé, et son personnage manque un peu d’épaisseur et de cohérence, surtout au début. Il erre constamment entre le lisse, l’idiot, le brutal, le manipulateur… et parfois, le convaincant.
Et puisqu’on est sur le sujet des acteurs, Ving Rhames a-t-il toujours été aussi mauvais ? Heureusement, les autres assurent. Et j’ai été agréablement surpris du retour de Julia Meade (Michelle Monaghan), l’ex-femme de Hunt apparue dans Mission: Impossible III. Ça donne du liant à la série et étaye le personnage de Hunt avec une conclusion satisfaisante à son histoire avec Meade, et un passage de témoin avec Ilsa Faust (Rebecca Ferguson).
Au niveau de l’action, on a affaire à du solide, avec un Cruise qui assure toujours autant à 55 ans passés. Quelques moments font même bien serrer le fondement, même si pour moi on n’atteint pas les sommets —du Burj Khalifa— de Ghost Protocol. Petite déception, c’est l’un des seuls Mission: Impossible —il me semble avec le 2, mais je ne l’ai pas regardé depuis longtemps— à ne pas présenter de véritable… « mission impossible » d’infiltration. On a bien une petite séquence au Grand Palais à Paris, au passage transformé en rave party géante, mais au challenge vraiment modéré. Après, mieux vaut pas d’infiltration qu’une mauvaise infiltration.
Bref, Mission: Impossible — Fallout est un bon film d’espionnage/action. Certes, loin d'être parfait, mais le meilleur de la série depuis longtemps.