Resident Evil 7 : Chocolate
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le 9 déc. 2020
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Pour moi, Monster Hunter est au film de monstres ce que Greenland était au film catastrophe : un blockbuster bas de gamme, un film à grand spectacle low cost.
Avec un budget estimé de 60 millions de dollars pour pas moins de 53 coproducteurs rattachés au projet (il fallait au moins ça pour égaler la puissance financière d’une Major), le film tient la route visuellement, mais est à la ramasse côté scénario.
Monster Hunter est la nouvelle réalisation de Paul W. S. Anderson (à ne pas confondre avec Paul Thomas Anderson – ni avec Wes Anderson d’ailleurs) à qui l’on doit à qui l’on doit une flopée de chefs d’œuvres (c’est de l’humour) comme Pompei en 2014, Les trois mousquetaires en 2011, ou encore dans les années 2000 Resident Evil et Alien vs Predator. En parcourant les 17 films qui composent sa filmographie, je m’aperçois qu’un seul obtient la moyenne sur SC : c’est édifiant.
Monster Hunter est tiré d’un jeu vidéo éponyme. N’y ayant jamais joué, je laisse à d’autres le soin de juger des qualités purement d’adaptation du film. Outre le petit clin d’œil des chats cuistots vers la fin du film, qui tombe comme un cheveu sur la soupe si l’on n’a pas la référence vidéoludique, je sais seulement que les scénaristes ne sont sentis obligés d’y ajouter un encrage réel qui n’existait pas du tout dans le jeu. Cet encrage, c’est l’escouade militaire qui, prise dans une terrifiante tempête surnaturelle, change d’univers et bascule du réel au monde des monstres.
Commençons par le point positif : les visuels. J’ai trouvé que l’univers des monstres fonctionnait assez bien, que ce soit à travers les paysages – rocailleux, la mer de sable, et le petit bout de forêt luxuriante que l’on aperçoit à la fin – ou le design des monstres. Plutôt convaincu sur la forme, donc.
Par ailleurs, le rythme des (maigres) péripéties de l’intrigue m'a tenu en haleine et ne m'a pas ennuyé. Et dans cette période de pandémie où le niveau cinématographique a vraiment baissé d’un cran (je reste poli), ne pas laisser son spectateur décrocher est déjà un indicateur franchement positif.
Le principal problème du film, c’est le scénario, qui tient sur peau de chagrin.
Pris dans une subite tempête, une équipe de militaires américains se retrouve parachuté dans un monde inhospitalier peuplé de terribles monstres. Rapidement, la Lieutenant Artemis, seule rescapée, se retrouve isolée sur un bout de rocher, à l’abri des créatures pour un temps. Aidée d’un chasseur local, autre réfugié sur cet îlot rocheux, elle va devoir traverser le désert de sable (les références à Mad Max ne manquent pas) pour atteindre les terres désolées où se dresse la tour de Sauron, au loin sur sa chaîne montagneuse. Pas d’œil géant inquisiteur à son sommet, mais un orage permanent dont les éclairs permettront à notre héroïne de regagner le monde réel.
Entre les deux, des monstres à l’appétit carnivore.
L’une de mes principales déceptions a été le peu de diversité des monstres rencontrés. Si l’on met de côté ceux qui sont présents dans le scénario pour faire la blague, ou simplement pour servir le fan-service, notre couple de héros n’en rencontre que trois.
Une meute d’araignées géantes tout droit sortie du Seigneur des Anneaux (ou de la Forêt Interdite d’Harry Potter, au choix) ; Diablos, monstre cornu en mode Vers des sables de Dune (plus grosse attente cinématographique 2021 !!), et le boss ultime, un dragon façon Game of Thrones presque invincible à l’exception d’un petit talon d’Achille.
Pour terminer, un mot sur le titre du film qui, pour des raisons commerciales évidentes, reprend le nom du jeu. J’imagine que dans le jeu vidéo, le but des joueurs est d’avancer et de tuer des monstres. Mais dans le contexte du film, le titre est presque un contre-sens. Il ne s’agit en effet absolument pas de chasser des monstres – le mot « hunter » sous-entend la notion de traque –, mais bien de leur échapper et de survivre en traversant leur monde d’un point A à un point B.
Monster Hunter est donc un film qui visuellement tire son épingle du jeu, mais qui souffre à mon sens de gros soucis de scénario. Il fait partie de la moyenne basse des blockbusters actuels, et le fait qu’il sorte directement en VoD (c’est-à-dire qu’aucune plateforme de streaming n’ait voulu sortir les billes pour l’ajouter à son catalogue) n’est pas vraiment gage de qualité.
Créée
le 19 avr. 2021
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