Dans les villes romantiques et désolées que sont Détroit et Tanger, Adam, un musicien underground, profondément déprimé par la tournure qu’ont prise les activités humaines, retrouve Eve, son amante, une femme endurante et énigmatique. Vampires, leur histoire d’amour dure depuis plusieurs siècles, mais leur idylle débauchée est bientôt perturbée par l’arrivée de la petite sœur d’Eve, aussi extravagante qu’incontrôlable. Ces deux êtres en marge, sages mais fragiles, peuvent-ils continuer à survivre dans un monde moderne qui s’effondre autour d’eux ?
Loin s’en faut au regard de « Only Lovers Left Alive », dédié aux grands nocturnes, dont la beauté visuelle à couper le souffle rivalise avec des personnages attachants, à la personnalité envoûtante, et où la musique transcendantale élève jusqu’au ciel. Aussi le nouveau Jarmusch aurait très bien mérité le Prix de la mise en scène de la 66e édition du Festival de Cannes. Bourré d’humour et nonchalant, entrez dans le monde de la nuit immaculée. Complémentaires, à l’image de leurs patronymes, Adam et Eve, ils personnifient un couple idéalisé qui se suffit à lui-même, comme la figure embryonnaire d’une humanité régénérée. Poétique, politique, drôle, rock n’ roll, « Only Lovers Left Alive » est avant tout un hymne à la vie. Car comme dit le titre, seuls les amoureux restent vivants.