Après son excellent remake de Massacre à la Tronçonneuse et les méfaits modernes de Frankenstein dans un téléfilm méconnu, le réalisateur Marcus Nispel s'attaque à un film de Vikings, huit ans après Le 13e Guerrier de John McTiernan. Vaguement inspiré du film éponyme de Nils Gaup (intitulé Le Passeur en France), Pathfinder - Le Sang du Guerrier déplace l'intrigue originelle basée dans la Laponie du Xe siècle pour la situer dans l'Amérique du Nord pré-colombienne du XVIIe siècle, au temps des Indiens et des Vikings barbares.
Grandement inspiré par les fresques du grand Frank Frazetta (et en particulier de sa plus célèbre œuvre, le "Death Dealer"), le metteur en scène allemand dévoile une monstrueuse palette de scènes magnifiquement bien filmées, Nispel étant avant tout un réalisateur très porté sur le visuel. Nous découvrons donc une histoire censée être véridique où un jeune rescapé viking élevé par des Indiens se retourne contre ses géniteurs lorsque ceux-ci reviennent envahir ses contrées des années plus tard.
Certaines exagérations scénaristiques passées outre (notamment le simple fait que notre héros combat seul une armée), Pathfinder est une fresque épique, sombre, glaciale, extrêmement violente et graphiquement époustouflante. Nispel use et abuse d'effets gore lors de combats résolument bourrins, exploite au maximum des décors féériques faits de forêts épaisses, de plaines brumeuses et de montagnes enneigées. Les scènes d'action sont donc à couper le souffle, la réalisation étant autrement soignée dans les moindres détails.
Face caméra, nous retrouvons avec plaisir le monolithique Karl Urban, parfait dans ce rôle de bâtard héroïque luttant seul contre des brutes sanguinaires (incarnées par ailleurs principalement par les atypiques Clancy Brown et Ralph Moeller). Le reste du casting, indien de surcroit, ne marquera certes pas les esprits mais se fond bien dans l'univers du film. En somme, sanglant, épique, poétique et magnifique, Pathfinder est une œuvre avant tout visuelle qui, sans également la magnificence de Conan le barbare, réussit à nous emporter de nouveau au cœur de la violence graphique filmique, comme littéralement échappé d'une fresque de Frazetta.