Si je n'avais encore jamais vu cette comédie rock de Brian de Palma, aussi déjantée que poétique, c'est un peu parce que je suis nouveau sur SC, mais c'est surtout parce que les programmateurs télé n'ont vraiment aucun goût... Je ne me souviens même pas avoir vu un jour écrit Phantom of the Paradise sur un programme !
Alors évidemment, après le visionnage aussi frais d'un film aussi dense, cette critique n'aura probablement que l'intérêt de l'oeil neuf... Enfin bon, je vais quand même essayer de trouver des trucs sympas à dire, hein. Pas uniquement que l'intérêt et l'intensité du film montent crescendo quoi. Même si c'est vrai.
Normalement, j'ai beaucoup de mal avec les comédies musicales, mais là franchement, l'ouverture sur le morceau des "Juicy Fruits" m'a tout de suite convaincu. Et comme dans la foulée, le titre phare du film joué au piano m'a carrément scotché, j'ai compris qu'il existait des comédies musicales avec de la musique que j'aime dedans - au moins un en tout cas... Gloire à la musique de Paul Williams ! Et gloire à lui tout court, puisqu'il n'aura pas chômé en jouant par ailleurs le rôle de Swan, magnat diabolique de l'industrie musicale qui ferait le bonheur des enfants de star de Camille Combasle - option croisement entre passe-partout et Dave. En même temps, du côté de chez Swan, c'était prémonitoire...
Je ne rentrerai pas dans les détails de cette histoire de vol de droits d'auteur, du vampirisme de "Death Records" sur des talents qui n'ont pour seul but que d'exister artistiquement et de son proxénétisme sur les autres, ni dans les détails de la compression faciale de ce grand dégingandé de futur Fantôme de l'opéra du "Paradise", pas plus dans ceux d'un premier enregistrement à laisser glisser le long de ses joues quelques larmes mélancoliques, ni dans ceux de contrats d'entubage en règle à vous faire pisser de rire, de scènes d'écriture à l'esthétique poétique motivées par les drogues d'un capitalisme productiviste, ou encore de cet hilarant Monsieur 100.000 volts américain incarné par un métalleux très efféminé devant un public avide et hystérique et, enfin, je ne rentrerai pas non plus dans ceux du mythe faustien nous amenant à un final apocalyptique et frénétique hallucinant, juste parce que ce serait trop long... De rien.
Vraiment, cette comédie dramatique 100% bonne zic, 100% kitsch, bordélique et imparfaite, aux séquences tantôt bouleversantes, tantôt jubilatoires, comme ses clins d'oeil loufoques, s'avère tellement communicative - à l'image de la souffrance de ce poète maudit, éperdu et masqué - qu'il me faudra le revoir un certain nombre de fois pour en apprécier toute la magnificence... Et puis pour faire des phrases plus courtes aussi. :)