C'est sombre, une atmosphère étouffante, une tension permanente, c'est un film très noir porté par une nouvelle grosse performance de Jake Gyllenhaal, magistral.

Une famille touchée par la crise, vivant dans l'Amérique profonde, croyante dont la petite fille va disparaître lors d'une après-midi pluvieuse et froide, avec sa petite voisine noire.
Rapidement, le coupable est trouvé; impressionnant Paul Dano; est-ce lui ? Un simple d'esprit, vivant seul avec sa tante. Le doute est mis en place, sauf pour Hugh Jackman, un père en colère dont la culpabilité de Paul Dano ne fait aucun doute.
Il entraîne avec lui cette pleureuse de Terrence Howard, père de l'autre petite fille disparue, dans la torture de Paul Dano et c'est là que le film perd de sa saveur, on se retrouve dans une sorte de "Saw", j'adhère pas du tout, c'est un peu n'importe quoi.

Fort heureusement, on nous offre d'autres pistes et surtout, on a Jake Gyllenhaal, sombre comme le film, comme ses yeux avec ce tic de plus en plus présent, comme ses cheveux, comme ses tatouasge dont on devine une douleur durant son éducation dans un pensionnat catholique, qui envoie des textos mais à qui ? Pouvant à tout moment faire basculer une scène avec un regard, un geste ou une réplique, sa scène chez l'homme aux serpents est un condensé de tout cela, c'est remarquable et il n'est que second rôle ? Un scandale face à un Hugh Jackman hystérique, qui en fait des tonnes, il remporte le face à face haut la main, il y a Jake et le reste.

On flirte avec la noirceur de "Seven", de "Mystic River" ou de "Zodiac" (il y avait déjà Jake Gyllenhaal, excellent, cela va de soi), mais sans arriver à leur hauteur. Ce n'est pas faute d'avoir essayé, ce film est ambitieux mais il manque un casting parfait, un scénario ou ce médaillon dont on fait vite le lien, sauf Jake, assez étonnant.

Malgré tout, c'est un film à voir et à revoir, on ne voit pas les 2h33 passées et pourtant c'est plutôt lent, peu d'actions, plus de réflexions ou le spectateur est mis à l'épreuve, lui aussi acteur et surtout enquêteur dont le final ne déçoit pas.

ps : Jake Gyllenhaal s'appelle Loki, sombre je vous dis.
easy2fly
7
Écrit par

Créée

le 26 oct. 2013

Critique lue 8.1K fois

3 j'aime

Laurent Doe

Écrit par

Critique lue 8.1K fois

3

D'autres avis sur Prisoners

Prisoners
Gand-Alf
8

Le sang des innocents.

Le cinéaste canadien Denis Villeneuve s'expatrie à Hollywood, se retrouvant aux commandes d'un thriller qui ne semblait pas forcément sortir du lot au premier abord, avec son sujet classique et son...

le 10 oct. 2013

155 j'aime

6

Prisoners
guyness
7

Au delà du cercle polar

On peut parfois comprendre la singulière qualité d’un film à travers le concert de reproches qui lui sont faits. (parmi ceux-ci, le plus amusant consistait à reprocher à ses personnages de faire...

le 10 déc. 2013

128 j'aime

23

Prisoners
SanFelice
7

Le serpent et le péché originel

A la fête de Thanksgiving, deux fillettes sont kidnappées. Un suspect, qui a été aperçu sur les lieux avec son camping-car, est arrêté mais, faute de preuves, il est relâché, à la grande colère du...

le 20 déc. 2013

98 j'aime

4

Du même critique

It Follows
easy2fly
4

Dans l'ombre de John

Ce film me laissait de marbre, puis les récompenses se sont mises à lui tomber dessus, les critiques étaient élogieuses et le genre épouvante, a fini par me convaincre de le placer au sommet des...

le 4 févr. 2015

64 j'aime

7

Baby Driver
easy2fly
5

La playlist estivale d'Edgar Wright à consommer avec modération

Depuis la décevante conclusion de la trilogie Cornetto avec Dernier Pub avant la fin du monde, le réalisateur Edgar Wright a fait connaissance avec la machine à broyer hollywoodienne, en quittant...

le 20 juil. 2017

56 j'aime

10

Babysitting
easy2fly
8

Triple F : Fun, Frais & Fou.

Enfin! Oui, enfin une comédie française drôle et mieux, il n'y a ni Kev Adams, ni Franck Dubosc, ni Max Boublil, ni Dany Boon et autres pseudos comiques qui tuent le cinéma français, car oui il y a...

le 16 avr. 2014

52 j'aime

8