Trop de chansons tue la chanson...
Pour son 50e classique d’animation, Disney s’est penché sur le conte de Raiponce (recueilli par l’incontournable fratrie Grimm), et en le remodelant quelque peu pour l’occasion : voici un énième film de princesse devant être sauvée en somme, marque de nombreux succès pour le studio aux grandes oreilles, alors pourquoi pas...
Et sans hésitation, on peut après coup qualifier Raiponce de divertissement plaisant, mais pas transcendant pour un sous : il est bien entendu question du caractère grandement classique de son sujet, mais ce n’est pas un mal en lui-même, le couple composé de Raiponce et Flynn/Eugène s’avérant très sympathique, au même titre qu’une intrigue mêlant habilement romance, magie et péripéties endiablées.
Histoire intéressante en somme, de quoi ne pas s’ennuyer, seulement voilà : rien de surprenant au programme, et le film manque de peu de se saborder du fait d’un trop-plein de chansons devenant rapidement redondantes ; dans la même veine, le personnage de Mère Gothel n’est pas en reste, fort d’un discours maintes fois répétés, au point de la rendre plus détestable qu’elle ne l’est déjà.
Le long-métrage peine d’ailleurs à véritablement décoller, et il faudra les apparitions successives de Flynn (quoique pas forcément percutant d’entrée de jeu), puis de Maximus pour conférer au titre son indispensable penchant comique, ce que Raiponce (naïve comme touchante) et Pascal étaient bien en mal d’accomplir ; alors certes oui l’humour reste très enfantin, mais l’ensemble se révèle être d’une fraîcheur bienvenue, grandement portée par ce fameux canasson aux multiples ressources.
Par la suite, la trame poursuit son bonhomme de chemin mais en piétinant quelque peu, la faute à une curieuse impression de déjà-vu (ce qui est bel et bien le cas), mais le charme opère malgré tout ; que dire assurément du prévisible happy-end, mais qui vient conclure d’une bien belle manière le périple dépaysant de Raiponce, dont on retiendra surtout l’évolution attendrissante de la relation liant cette drôle de princesse à Eugène.
Reste une réalisation visuellement réussie mais pas forcément impressionnante, à l’image d’un scénario peu novateur en l’espèce ; en résumé, à défaut d’être une nouvelle œuvre référence de chez Disney, Raiponce constitue en tous points un divertissement charmant, globalement drôle et rythmé bien comme il faut.
Son défaut majeur : trop de chansons tue la chanson.