Voir le dernier Amenabar un soir d’Halloween, ça pouvait le faire… ça pouvait… mais non ! D’abord on a du mal à retrouver la patte du réalisateur fauché mais inventif de « Tesis » ou de « Ouvre les yeux », moins encore la maestria de ce qui est à ce jour son film le plus abouti, et n’ayons pas peur des mots, un véritable chef d’œuvre, « Les autres ».
Ce n’est pas, comme j’ai eu l’occasion de le lire souvent, un souci de scénario, car au final, la structuration autour du doute est bien amenée, intelligemment marquée tout au long du film, ce que l’on découvre sur le final.
Le souci majeur tient à la mise en scène impersonnelle, et guère plus recherchée que celle d’une émission de « Phénomène paranormal». L’ambiance autour des satanistes est à la limite du grotesque, même dans ce qui serait le pire des cauchemars, quant aux scènes intermédiaires, rien que du convenu.
L’interprétation est également assez calamiteuse. Ethan Hawks n’est plus que l’ombre de lui-même, Emma Watson approximative et le reste du casting oscille entre hystérie et amateurisme.
Amenabar s’est laissé submerger au jeu de la régression, son passage de la pensée à l'évocation hallucinatoire lui a fait croire un temps (espérons-le) qu’il était un réalisateur de bas étage. Quid sur la suite…