Avant tout un film à petit budget servant de propagande à l'Amérique du Sud pendant la Seconde Guerre Mondiale, Saludos Amigos n'est pas un long-métrage tel que le studio Disney vient de prendre l'habitude de faire mais constitue plutôt une série de courts-métrages tournant plus ou moins autour de l'Amérique du Sud. Si la qualité de l'animation et l'humour cocasse sont bien entendu au rendez-vous, le concept en lui-même s'avère très pauvre au final.
Entremêlant prises de vue réelles, nous voyageons donc aux côtés de l'équipe du studio vadrouillant dans les pays du sud à la recherche de "nouveaux personnages, de rythmes et de danses pour leurs dessins animés" (ben voyons...). Sorte de documentaire enjoué pour Américains ignorants, Saludos Amigos ne vaut surtout que pour ses quatre courts-métrages sympathiquement anodins à savoir une péripétie où Donald grimpe les plateaux des Andes au dos d'un lama, un jeune avion distribue le courrier à travers les airs, une aventure de Dingo dans le désert et enfin une partie de samba faite de véritables acteurs mêlés à Donald et José Carioca le perroquet, créé pour les besoins du film.
Si le premier segment est tout au plus rigolo, les autres sont peu attrayants, en témoigne l'aventure de Pedro l'avion, sans dialogue et uniquement commentée par une voix-off un poil 'trop' enthousiaste. S'en suit par une mésaventure classique de Dingo, ici déguisé en Gaucho, c'est-à-dire en gardien de troupeau sud-américain. Rien de bien mirobolant donc, juste un simple épisode classique de Dingo le malchanceux peinant à devenir un cow-boy du Sud.
Le dernier segment est principalement dessiné avec des aquarelles, présentant le personnage de José Carioca qui introduit Donald aux joies de la samba. Ainsi, Saludos Amigos a sacrément vieilli et ne vaut aujourd'hui que pour sa nostalgie, cette compilation n'étant qu'un moyen pour Disney à l'époque de vendre à l'étranger ses talents ainsi qu'une propagande américaine en temps de guerre. Dispensable et désuet aujourd'hui.