Le film suit sur le ton du documentaire Walt Disney et son équipe d’animateurs dans un voyage en Amérique du Sud, où la culture locale leur inspire quatre courts-métrages.
Alors qu’en 1941, la plupart de ses films précédents n’ont pas eu le succès désiré, que la Guerre Mondiale impose de sévères contraintes économiques et que la grève du personnel bat son plein au cœur de ses studios, Walt Disney profite d’un voyage diplomatique en Amérique du Sud pour emmener avec lui quelques-uns de ses fidèles animateurs et concocter plusieurs courts-métrages. Afin que le studio continue à vivre, il compile alors ces quatre courts-métrages en un seul long-métrage qu'il sort sur les écrans en 1942, les liant entre eux par des images de lui et de son équipe au travail.
Outre un léger manque d’unité, c’est sans doute cet aspect « faux documentaire » qui gêne le plus dans Saludos amigos, le narrateur, trop bavard, faisant des va-et-vient incessants entre l’histoire, à laquelle il n’hésite pas à s’intégrer, et le spectateur, avec lequel il tente de nouer une certaine complicité en lui parlant directement. C’est ce qui donne l’impression qu’il n’arrive pas à se décider, à l’image d’un film qui semble peiner à choisir entre ton documentaire et humour pur, entre récit de voyage et film d’animation.
Pour autant, on prend beaucoup de plaisir devant les séquences animées avec une animation toujours aussi belle, où l’on retrouve l’humour hilarant et rafraîchissant dont les studios Disney ont le secret, grâce à la présence de Donald et Dingo, notamment, mais également avec celui, plus attachant, de Pedro le petit avion. Les défauts du film ne l'empêcheront toutefois pas de remporter un certain succès (le film se rentabilisant vite grâce à son faible budget), sans doute dû essentiellement à son exotisme plein de charme, mais maintiendra Disney sur la voie des compilations, nous privant de vrais long-métrages jusqu’à 1950…