Comédie décérébrée à la gloire de Warner/HBO Max qui s’auto-suce pendant 120 longues minutes...

25ans après Space Jam (1996), gros carton au box-office mondial lors de sa sortie en salles, en grande partie grâce à la présence du "meilleur basketteur de tous les temps", à savoir Michael Jordan. Film culte pour toute une génération, grosse purge cartoonesque pour d’autres (dont je fais partie). Autant vous dire que j’y allais à reculons pour découvrir cette nouvelle histoire.


Remettons-nous dans le contexte, fin des années 90, La Warner Bros voulant surfer sur le succès souhaite mettre rapidement en chantier un second volet, sauf que Jordan décline l’offre. Le studio propose alors à Tiger Woods ainsi qu’à Jackie Chan, finalement c’est Brendan Fraser qui écope du projet avec Les Looney Tunes passent à l'action (2003). Le studio persiste et signe ici un troisième film mêlant prises de vues réelles et animations où cette fois-ci, ils reviennent dans l’univers du basketball (si vous n’êtes pas fan du ballon orange, vous risquez fort de vous ennuyer), où Michael Jordan cède sa place à LeBron James, aux côtés d’une bonne partie des Looney Tunes.


Trêve de suspens, Space Jam : Nouvelle Ère (2021) dévoile rapidement ses faiblesses et son scénario aussi abscond qu’inintéressant. Une intrigue pathétique, mêlant une intelligence artificielle (un algorithme très vilain), un père de famille obnubilé par le basket et son cadet passionné par les jeux vidéo au grand dam de son père. A peu de choses près, on jurerait revoir le premier film avec Jordan (l’intégration de la star du basketball chez les Looney Tunes, la création d’une équipe puis le match tant attendu face aux méchants). Ça fait mal au cœur de se dire qu’il a fallu tout de même 10 scénaristes pour nous chier cette intrigue… Sans parler de l’animation 2D qui cède sa place à une 3D des plus décevante.


Très rapidement, on constate à quel point le film s’avère être d’une grande flemmardise, avec un scénario aussi lénifiant et sirupeux de bons sentiments et son étalage de belles phrases moralisatrices, telles que "sois qui tu es" ou encore "crois en toi". Non seulement c’est d’une grande pauvreté mais en plus de cela, on a l’impression de faire un retour en arrière dans les années 90 en termes de narration. Ajouter à cela un casting extrêmement fade entre Don Cheadle en bad guy de service (sa prestation s’avère assez gênante), face à un LeBron James qui ne fait que confirmer son absence de talent d’acteur (on préfère de loin sa version « toon », c’est dire l’ampleur de la catastrophe). En même temps, fallait-il s’attendre à autre chose venant de sa part ? Après tout, on ne s’invente pas acteur. Et puis ce n’est pas la première fois qu’un basketteur se ridiculise au cinéma, on pense notamment à Shaquille O'Neal dans le nanar Kazaam (1996) ou pire, Le Justicier d'acier (1997).


En fin de compte, on déchante rapidement lorsque l’on découvre le pot aux roses. A savoir que ce film n’est qu’un prétexte fallacieux pour nous déverser (pour ne pas dire, nous dégueuler) sur grand écran une bonne partie du catalogue de la Warner et d’HBO Max. En effet, le film semble se complaire à mettre en scène une bonne partie du catalogue de la major, entre Batman, Superman, l’univers DC, Harry Potter, Games of Thrones, Matrix, Casablanca, Mad Max Fury Road, Austin Power, … sans parler du raz-de-marée de sosies totalement ridicules parmi les figurants assistant au match final (on se serait cru à un concours de cosplay pour attardés), où l’on y retrouve entre autres The Mask, Alex DeLarge (Orange mécanique), Le Géant de Fer, Conjuring, Pennywise (Ça), l’agent Smith (Matrix), le Pingouin (Batman : Le Défi) ou encore le Joker. Tout est prétexte pour y inclure des personnages phares ou références cultes à l’image du pitoyable Ready Player One (2018) de Spielberg.


On finit donc rapidement trouver le temps long face à un scénario aussi indigent qui au final, ne se base que sur une avalanche d'easter eggs et de placements de marques. On est clairement devant l’archétype du blockbuster décérébré pour ados, une œuvre à la gloire de la Warner qui s’auto-suce pendant 120 longues minutes au détriment des spectateurs.


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le 3 août 2021

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