Larry Cohen (L'Ambulance - 1990) égale à lui-même, réalisait ici une improbable Série B, sous couvert de mettre en scène une satire de la société de consommation.
The Stuff (1985) aka "Yaourt Attack", c’est l’histoire d’un yaourt, à mi-chemin entre la crème glacée et le fromage blanc. Ce nouveau dessert fait un carton auprès de la population. Sauf que derrière ce surprenant et addictif dessert, se cache une substance étrange et dangereuse… Le Stuff est en effet extrait des sous-sols d’une mine désaffectée. On ne connait pas son origine et encore moins ses ingrédients. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il rend accros la population américaine et transforme des industriels véreux en de riches hommes d’affaire.
Réalisé quelques années avant le célèbre The Blob (1988), lui-même remake de Danger planétaire (1958), cette chose étrange et gélatineuse dénonce le consumérisme de la plus étrange des façons, en mettant en scène un yaourt tueur ! Dans le même registre, on pense automatiquement à des Séries B fauchées telles que L'Attaque des tomates tueuses ! (1978) ou encore L'Attaque de la moussaka géante (1999). Car sur le papier, c’est exactement le même principe (la satire en moins).
Il en résulte une Série B lorgnant entre le polar, la Sci-Fi et à de rares moments, avec le nanar. Un script bourré d’invraisemblances, avec des personnages sortis de nulle part (dont un certain Chocolat Charlie). Ajouter à cela, des effets spéciaux et animatronics qui accusent le poids des années (les nombreuses incrustations du Stuff dégoulinant dans les entrailles de l’usine et les séquences en transparence, notamment la scène dans le studio d’enregistrement). Cependant, on appréciera tout de même les scènes de transformation (en animatronics) avec Chocolat Charlie.
Enfin, mention spéciale à David Rutherford (Michael Moriarty) qui incarne un agent du FDI insupportable, un type imbu de lui-même et qui connaît tout sur tout. Avec son acolyte Chocolat Charlie (Garrett Morris), ce dernier n’échappe pas à quelques répliques bien racistes, comme lorsque le Colonel Stears s'adresse à lui en le traitant de chimpanzé !).
Une Série B sympathique, mais qui a mal (très) mal vieillit. Le film n’en reste pas moins drôle involontairement, une bizarrement comme on en voyait tant dans les années 70 & 80. Larry Cohen aura au moins eu le mérite d’aller au bout de son idée farfelue, avec un budget ridicule (à peine 2 millions de $), faire autant avec si peu de moyen, tous n’en n’auraient pas été capable, il faut bien le reconnaitre.
(critique rédigée en 2009, réactualisée en 2021)
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