Critique qu'il serait bon de réécrire, je ne met pas assez en relief les limites du film.
Alors qu’on fêtait la semaine dernière la date d’expiration de sa trilogie culte « Retour vers le futur », Robert Zemeckis continue de faire parler de lui avec la sortie de son nouveau film « The Walk ». Et s’il s’attaque ici encore au conventionnel exercice du biopic, pas sûr que celui-ci, à l’instar de son précédent film « Flight », garde les pieds sur terre. Il s’agit après tout de la performance artistique la plus vertigineuse jamais réalisée. Rien que ça.
Et pourtant, on ne peut pas dire que le film parte du bon pied. Joseph Gordon-Levitt aka Philippe Petit s’adresse au spectateur dans un anglais très « frenchy » irrésistible, mais qui rend toute la première partie du film très didactique et convenue. Comme si, avant de rentrer dans le vif du sujet, le film se devait d’être sommaire, introduisant les personnages et les événements de manière artificielle et hâtive. On est donc peu ébloui par un prologue parisien qui s’apparente presque à une récitation de pages Wikipedia.
Heureusement, dès qu’on quitte Paris pour New-York, Zemeckis déploie enfin ce qui fait la force de son cinéma : on y trouve une empathie pour les personnages, un rythme plus fluide et surtout, une mise en scène de haute voltige qui sublime le geste en question, celui de marcher sur un fil tendu entre les Twin Towers, à leurs sommets bien entendu. Cet acte radical, aussi spirituel qu’anarchiste, permet à Philippe d’occuper un espace inaccessible du commun des mortels, aux yeux de milliers de personnes. Un moment d’éternité et de pure grâce filmé avec une grande maîtrise et magnifiquement mis en musique (entre « La Lettre à Elise » et les superbes thèmes d’Alan Silvestri, un bonheur auditif !).
Rob’ réalise ici un film sur l’accomplissement et la plénitude, la douceur poétique dans la tourmente qui lui est si chère. Par-dessus tout, c’est une universalité que Zemeckis veut atteindre, qui a d’autant plus de sens quand on sait que les deux tours ne trônent plus sur Manhattan depuis quelques temps déjà. La fameuse marche du funambule entre leurs sommets a donné une âme à ces tours : c’est en la filmant que le réalisateur a donné un véritable souffle grandiose à son film. De quoi éclipser les quelques défauts du début.
Ma critique de "Retour vers le futur" :
http://www.senscritique.com/film/Retour_vers_le_futur/critique/37479593