Après un premier film kitchissime sorti presque à la va-vite et un deuxième malmené par une production compliquée, Thor revient pour une nouvelle aventure indubitablement différente. Et si l'on grincera forcément des dents face à autant de changements d'un seul coup, force est d'admettre que le résultat en valait la chandelle. Car, confié au comique Taika Waititi (Vampires en toute intimité), ce troisième volet va s'éloigner du concept de la saga et proposer quelque chose de vraiment inédit dans l'Univers Marvel au cinéma.
Dans les premières minutes du film, Thor perd son paternel, son marteau, ses longs cheveux blonds et se voit exilé comme gladiateur-esclave sur une planète colorée où il va revoir son "collègue de boulot" Hulk, exilé lui aussi depuis L’Ère d'Ultron et devenu depuis un champion intergalactique (référence directe au "Planet Hulk" de Greg Pak). Couleurs bariolées, musique techno, personnages décalés et gags à gogo sont donc au programme pour une péripétie finalement envolée, drôle et sans temps mort.
Les fans du Dieu Asgardien ne comprendront certes pas ce que fait leur héros préféré dans ce gloubiglouba plus proche de l'univers des Gardiens de la Galaxie, les autres préféreront un scénario solide (certes un peu trop comblé par des blagues puériles), un décor inédit et un rythme qui ne faiblit jamais, le film s'apparentant désormais plus à un buddy movie dans l'espace qu'à une aventure nordique barbante. On regretterai presque que le film se prenne au sérieux quand il introduit (forcément) un nouveau bad guy ou plutôt ici une bad girl.
Interprétée par une Cate Blanchett au summum du cabotinage, la maléfique demi-sœur de Thor n'est jamais assez développée pour représenter une réelle menace, intervenant ici et là pour rappeler au spectateur qu'il y a bel et bien un scénario et un enjeu mais se voit étouffée par la ribambelle de mini-sketchs qu'enchainent notre héros et ses comparses, à savoir donc Hulk et Valkyrie (une... Valkyrie). Reste de Thor: Ragnarok un spectacle détonant, loin de l'imagerie que l'on avait du Dieu Nordique mais résolument décomplexé et rafraichissant dans un MCU qui a tourné en rond comme un toupie Beyblade.