Camé et Léon
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Si vous attendez un film d'action à la Taken, ne regardez pas A Beautiful Day. Ce film est un labyrinthe, plutôt dans la veine d'un Enemy de Denis Villeneuve. On y suit donc Joe, mercenaire-sauveur, aux méthodes plutôt violentes, à la vie franchement misérable. Il est crade, il a du bide, un physique de SDF, mais il défonce les gens à coups de marteau. Dès le début, le cadre est posé : Joe n'est pas un héros, c'est juste un gars, pas forcément un gars bien.
Et pourtant, je me suis attachée à Joe. Parce qu'on comprend assez vite que cet homme est le produit de ce qu'il a vécu, et qu'il a quelque chose en lui de profondément bon. Ce quelque chose le pousse à aller sauver Nina, fille d'un gouverneur qui s'est fait kidnapper, vraisemblablement par un réseau de prostitution infantile. Ce qui devait être une mission comme une autre dérape, forcément, et prend des proportions un peu inattendues.
Le film n'est pas un film d'action classique. Il est lent, très silencieux, comme son personnage principal. Il y a des flashbacks, du symbole, et l'un dans l'autre, tout est montré subtilement, rarement dit. Cela peut dérouter, voire rebuter. Ca m'a fasciné, car Lynne Ramsay a trouvé un moyen de faire comprendre ce qui se passait sans jamais rien expliciter. On lit entre les lignes, on fait des liens, et ça permet d'être pris dans cette histoire.
Ajoutez à ça la prestation de Joaquin Phoenix, qui est parfait. Cet acteur est fou. Il a l'art et la manière de jouer les gars paumés, et de les rendre passionnants. Donnez-lui un Oscar, merde.
Créée
le 6 mai 2019
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