Un gros plouf
L'entreprise est osée. Faire un remake du classique de Jacques Deray, La Piscine, est un pari risqué surtout que le film n'a pas pris une ride et est toujours très actuel. On se demande alors...
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le 7 avr. 2016
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Faire un remake de "La Piscine" en 2016, c'est une fausse bonne idée. Tout d'abord, les producteurs sont Happy, on surfe sur la vague (métaphore marine appropriée) du revival des sixties, ensuite parce que çà coûte pas cher en écriture, à coup de "à ouais on a qu'à faire çà, çà claque tes couilles de Hipster". Par contre, on se heurte à la splendeur et au caractère d'un monument du cinéma français.
Le résultat, fort mauvais, vient donc amener de l'eau au moulin de ceux qui pestent (à juste titre) de l'inutilité des remakes. On sent que le réalisateur tente d'adapter une oeuvre qu'il semble chérir, mais la mayonnaise ne prendra malheureusement jamais, le charisme du film original venant occulter en filigrane toute ces belles tentatives, se posant même comme le plus moderne des deux.
La principale raison ? La volonté du réal de porter en personnage central cette rock star aphone, jouée par une Tilda Swinton pas dans son meilleur jour. Le schéma originel, centré sur le personnage joué par Delon, permettait justement de mettre l'accent sur ces personnages féminins hypnotiques, à l'aura majestueuses, et pour lesquelles ces hommes tout aussi fabuleux étaient prêts à en venir aux mains. À l'inverse ici, ce sont donc les personnages féminins qui s'effacent devant la toute puissance d'hommes qui se battent toujours pour les posséder, mais sans vraiment demander leur avis.
C'est mauvais pour tout le monde : Ralph Fiennes en fait des tonnes, mais reste étonnamment crédible : il est le seul à faire décrocher des réactions au spectateur : pas de bol, ce sont de mauvaises sensations : l'écriture de ses scènes en fait un irritateur permanent qu'on égorgerait soi-même avec plaisir. Mathias Schoenaerts semble flotter au dessus du film, absent et mutin comme pouvait l'être Delon, mais n'habite jamais son personnage comme il sait pourtant si bien le faire d'habitude. Dakota Jonhson est enfin le personnage le plus sacrifié. Inutile, voire incompréhensible, son développement n'a pas de sens. Je suppose qu'elle est la caution "sexy" du film, vu tout ces plans aussi provoc' que ma grand mère sur sa plastique discutable, mais elle ne m'a même pas fait sourciller, comme à son habitude. C'était un peu gênant.
Alors que la BO semble raconter l'histoire d'un autre film, passant complètement à coté, les scènes s'enchainent dans un décor de méditerranée Italienne finalement très sobre. Plus les minutes passent, et plus mes vacances paraissent plus incroyables que les leurs : je ne comprend donc pas l'intérêt de mêler le show-biz à cette histoire là. Si l'idée de base est fort intéressante, tout ce qui en découle est mal utilisé.
En conclusion, A Bigger Splash est un mauvais film, la faute à une écriture catastrophique, pas à des acteurs qui, sans être au top de leur forme, font bien le job. Finalement, au delà de se poser la question de l'utilité des remakes, je me demanderai plutôt qu'est ce qui fait qu'une oeuvre devienne un chef d'oeuvre aussi classique que "La piscine". Ce petit plus qui change tout, assurément. Et peut être des petits culs aussi. Parce que, faut pas se leurrer, le mec qui a décidé de remplacer Romy Schneider par Tilda Swinton, il avait des sous à perdre...
Créée
le 12 sept. 2016
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