Ca commence bien, le mec est stylé, casse des gueules... puis il rencontre une vilaine au visage d'ange qui a deux mecs en même temps (un jeune pour l'amour et un vieux pour l'argent) et se transforme en énorme canard.
Le vieux, c'est le boss du héros, qui lui a ordonné de liquider la fille et son jules si celle-ci le trompe. Le héros s'y refuse non pas par bonté d'âme (ce qui aurait été beaucoup plus intéressant) mais parce qu'il est amoureux.
Châtié par son boss qui n'attendait que ça -a la fois irrité par l'attitude de son bras droit et jaloux de son style d'Alain Delon du pays du matin clair et frais- le héros voit son monde cloisonné et malsain s'effondrer. Ce pourrait être une porte de sortie mais pour lui c'est l'heure de la vengeance et il ira jusqu'au bout.
2 scènes sont intéressantes:
- Lorsque le héros s'élance pour sauter par dessus le mur et entrer chez la fille on peut voir la croix lumineuse d'une église en fond.
Celle-ci symbolise le droit chemin, que le héros ne voit pas.
-Lorsque les mafieux discutent de la fuite du héros on voit le boss dessiner l'église que l'on aperçoit par la fenêtre, puis les rideaux se ferment, cachant la vue de celle-ci.
Dieu châtie parfois les hommes par les hommes et à ce moment du film il n'y a plus de salut possible pour ces hommes enracinés dans la voie du crime. Ils sont destinés à s'entretuer.
Qu'il s'agisse de l'amour du héros pour la fille (non réciproque) ou pour son boss qui fait figure de père, l'origine de sa chute est son absence d'amour de la justice, donc sa méconnaissance de Dieu.
Jusqu'au bout le héros déclare ne pas comprendre ce qu'il a fait de mal.
Son erreur est d'avoir choisi d'être un criminel.
La fin du film laisse supposer que tout n'était qu'une rêverie du personnage principal. C'est possible. Ce qui est sûr c'est que l'acteur (sous stéroïdes dans d'autres films) ne sait pas se battre. A moins qu'il ne s'agisse du personnage... dans ce cas tout n'était réellement qu'un rêve. D'où le titre du film; La Dolce Vita.
EDIT :
Les vrais vilains du film ne sont même pas les gangsters, mais la fille, qui dans son égoïsme fait tomber les 3 mecs qui ont eu le tort de s'approcher d'elle. Sunwoo et son patron s'entretuent tandis que le troisième aurait pu y passer aussi. Heesoo (la poulette) sait très bien que Kang est un baron de la pègre et ce que ça implique, mais ce n'est pas son problème, ses sentiments passent avant tout, et elle s'en tire le plus naturellement du monde.
Aussi délirant que ça puisse paraître, je pense qu'on peut qualifier A Bittersweet Life de film féministe.
A propos de la scène où Kang dessine une église, on peut voir qu'il ne colorie qu'une flèche sur deux, ce qui selon moi symbolise le fait que si son œil charnel (donc matériel) est ouvert, le spirituel, lui, est clos.
Sur le plan cinématographique il y a une scène que j'aime bien, c'est celle de la filature. Je trouve que la musique est excellente et qu'elle décrit parfaitement ce qui se passe; le type est ensorcelé.