La volonté est de nous présenter un polar noir mêlant guerre de gang, ou plutôt guerre à l’intérieur du gang, vengeance, violence, frontière entre rêve et réalité, découverte de l’existence et même un peu d’humour. Cette volonté est totalement respectée. En lisant les thèmes listés ci-dessus et le synopsis, votre première idée sera de dire « déjà vu ». Oui mais non. Là où d’autres empruntent des facilités en présentant violence gratuite, vengeance basée sur du « commun », ce film réussit à ne pas s’enterrer dans des raccourcis un peu trop simples.
Effectivement, ce n’est pas un « film de plus », se contentant d’orgie de sang : il est subtil, un peu décalé et surtout émouvant. Le film se divise en deux parties. Dans cette première, on voit l’exécutant, Sun-woo dans son rôle : sans sentiments, efficace dans son travail (celui de régler les problèmes, donc de tuer). Il accomplit sa tâche sans vivre. Sa journée passée avec Hee-su est la cassure. Durant cette journée il a appris à vivre, à ressentir des choses, et même à sourire. Il lui est donc impossible de tuer celle qui lui a fait découvrir sa vie, son existence. C’est à cause de cela qu’il se trouve enterré vivant par les hommes de main de son ancien patron. Il réchappe à cette mort et décide de se venger. Deuxième partie. Cette seconde partie est aussi celle des sentiments, plus que la vengeance, il y a aussi l’amour, le besoin de reconnaissance. Le titre prend tout son sens ici : Sun-woo désire une vie un peu plus douce, une vie avec des sentiments, avec de la vie. Bien que se découpant en deux, A bittersweet life garde son rythme effréné du début jusqu’à la fin.
Les scènes de combats, celle où l’on voit Hee-su faire de la musique / Sun-woo reprendre vie et même l’ambiance générale, tout est esthétique. Ce film noir se révèle être un véritable poème empreint de beauté. Le personnage principal est attachant, entre ses coups de colère, sa naïveté et ses sourires. Le twist final (car il y en a un) surprend et nous laisse même dans l’ambiguïté : est-ce vraiment un retournement de situation ou un simple flash-back ?
Je vous laisse en décider.