De Wes Anderson ? Vraiment ?
Une déception. Jusque-là, chaque film de Wes Anderson a été un pur émerveillement. «A bord du Darjeeling Limited » ne rayonne pas comme les autres œuvres du réalisateur américain.
Malheureusement, ce projet est bavard, pas souvent passionnant, si bien que le spectateur s’ennuie. L’histoire ne décolle à aucun moment.
Pour ma part, j’ai passé un certain temps à attendre le grain de folie du réalisateur. Ce film est presque trop terre à terre pour un Wes Anderson. Ce côté absurde dont j’ai raffolé dans « The Grand Budapest Hotel », « Fantastic Mr.Fox » ou « Moonrise Kingdom » est ici effacé, voire carrément absent dans les trois quarts du film. Le tout n’est pas vraiment drôle. Mis à part une scène particulièrement cocasse (je pense à la scène où Francis et Peter se battent dans le wagon), le reste des gags parvient à peine à faire décrocher un sourire.
Messes basses et complot dans le dos des autres semblent être le lot quotidien des trois héros. Francis, Peter et Jack sont trois frères fâchés pour des raisons qui resteront toujours un peu floues. Les retrouvailles de ces trois hommes à première vue fondamentalement différents se déroulent en grande partie à bord du Darjeeling Limited –un train indien–, mais également au cœur du pays. Une première partie oppressante dans les étroits couloirs du train, une seconde dans les immenses terres indiennes.
Le problème du film, c’est que non seulement le scénario est faible, mais on ne ressent de plus aucun attachement particulier pour ses personnages. Francis est agaçant, Peter et Jack insignifiants. En parlant de Peter, son arrivée à bord du train est franchement réussie. Il double au ralenti ce pauvre Bill Murray à bout de souffle sur un air des Kinks. J’aurais aimé que le film entier soit de la même qualité que cette première scène.
Avec Bill Murray, mais aussi Nathalie Portman ou même Anjelica Hudson, Wes Anderson réussit encore une fois l’exploit de réunir des acteurs quatre étoiles pour de simples apparitions clins d’œil. Les acteurs apparaissent de façon furtive mais toujours agréable. Ensuite il y a Irrfan Khan. L’acteur indien n’a rien d’une grande star hollywoodienne, mais c’est lui que j’ai été le plus heureuse de voir. Sa performance est courte mais touchante.
« A bord du Darjeeling Limited », s’il avait été d’un autre réalisateur, aurait pu être satisfaisant. Sauf que non, c’est de Wes Anderson, alors pour un film de ce réalisateur, je le trouve franchement raté.