Marseille, un mardi matin. Lucien lit le journal d'un œil distrait. On le retrouve quelques heures plus tard sur la route. Il ralentit devant deux femmes mais accélère parce qu'il les trouve trop moches. Il part à Paris, car il veut toucher de l'argent et revoir Patricia. Mais Lucien est dans une voiture volée,et pris dans une impasse, il tire sur un motard.
Il avait bien besoin de se mettre une histoire pareille sur le dos !
Mais Godard redécoupe l'action. Il recolle, déplace, redécoupe, remplace. Il matérialise son personnage par le cinéma. Patricia c'est Patricia, l'histoire d'argent reste un mystère. Ce film est la course de Lucien depuis Marseille, la course après Patricia, le temps, les plaisirs, la peur, qui se termine par la mort qui le pourchasse et qu'il pourchasse.
C'est un film à bout de souffle.
Il faut, je crois, le voir, juste pour savoir. Il faut le revoir pour y voir ce que l'on n'y a pas vu, et parfois même le voir pour le croire. Ce jeu de mots est désinvolte, comme ce film. Cela ne veut pas mettre mon écriture au niveau du film, mais juste dire que c'est désinvolte.
Ce film, je crois, doit se voir comme il a été pensé, car c'est un livre ouvert.
Car à la fin, "qu'est-ce que c'est, dégueulasse?"??