"A Bout de Souffle" est un mythe plus qu'un film. Il brille de la lumière même de la vie au moment insouciant de la jeunesse. Godard y invente aussi un couple mythique : Jean Seberg, l'elfe blond, vendant le Herald Tribune sur les Champs Elysées, et Belmondo, flamboyant et sexy, son feutre vissé sur la tête. Impossible donc de regarder ce cinéma libre et drôle, ce film qui est devenu LE manifeste de la Nouvelle Vague, sans le mettre en perspective avec ce que Godard a apporté au Cinéma moderne. Non, "A bout de Soufle" n'est peut-être pas un GRAND film, c'est une "petite" pochade qui multiplie les allusions aux films de série B, avec un scénario léger comme du papier cigarette. Pourtant, en disant "merde" au cinéma de qualité de papa, en multipliant les gimmicks malins, Godard invente là une nouvelle désinvolture que l'on peut qualifier de proprement adolescente, et qui est en fait assez inouïe. [Critique écrite en 1995]

Eric BBYoda

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