Quatrième long-métrage du cinéaste Alan J. Pakula, tourné juste avant son hit All the President's Men, The Parallax View est une adaptation du roman éponyme de Loren Singer, et remporta le Prix de la critique au Festival international du film fantastique d'Avoriaz en 1975. Chose d'ailleurs étrange pour un film n'appartenant absolument pas au genre mis en lumière au cours de cette manifestation.
S'inspirant librement de l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy, The Parallax View s'inscrit plutôt dans la grande tradition du thriller politique paranoïaque, genre extrêmement populaire à l'époque et qui trouve ici un de ses plus illustres représentants. Tout y est, du journaliste fouineur qui en sait trop aux machinations gouvernementales, en passant par de multiples tentatives d'assassinats.
Rien que du très classique pour le spectateur d'aujourd'hui découvrant tout juste le film mais un divertissement de haute volée à sa sortie, qui conserve encore toute sa puissance. Mené tambour battant par Alan J. Pakula, parfaitement rythmé, mêlant habilement suspense et séquences d'action bigger than life, The Parallax View étonne surtout par une poignée de partis-pris, entre une séquence de lavage de cerveau longue de cinq bonne minutes et destinée directement au spectateur, et surtout, un refus de tout happy end rassurant et confortable.
Accusant tout de même quelques rides (l'explosion hors-champ fait atrocement cartoon), The Parallax View est un solide divertissement hitchcockien mis en scène avec talent par un spécialiste du genre, parfaitement interprété par Warren Beatty et d'un jusqu'aboutisme qui fait franchement plaisir.