Un classique du thriller politique seventies à l'atmosphère paranoïaque, totalement ancré dans son époque, celle qui fait suite au Watergate et aux assassinats inexpliqués des frères Kennedy.
Situé entre "Klute" et "Les hommes du président" dans la filmo du réalisateur Alan Pakula, "The parallax view" est un modèle d'ambigüité, où même les invraisemblances du récit (parfois grossières) alimentent une vision du monde déglinguée et pervertie.
Film exclusivement masculin ou presque, avec un casting dénué de vedettes susceptibles de rassurer le public (en le plaçant en terrain connu), "The parallax view" apparaît très froid et anxiogène. De sorte que le spectateur ne sait plus comment se situer, en particulier dans la seconde partie du récit.
En effet, la mise en scène de Pakula isole l'individu au milieu de bâtiments gigantesques à l'architecture écrasante, ce qui accentue son caractère minuscule, c'est à dire négligeable.
Histoire d'apporter un bémol, outre certaines maladresses d'un scénario parfois confus, je n'ai pas forcément été convaincu par la prestation de Warren Beatty dans le rôle principal, que j'ai trouvé assez quelconque.
A titre de comparaison, dans un rôle un peu différent il est vrai, j'avais nettement préféré Robert Redford dans "Les 3 jours du condor", autre standard du thriller paranoïaque des années 70.