J'ai vu le film hier, et en y repensant aujourd'hui je me rends compte que le scénario est absurde du début à la fin.
Je suis obligé de dévoiler l'intrigue, je vais la dévoiler dans l'ordre du film.
Donc ça commence par l'assassinat d'un homme politique. Puis, 3 ans après, l'ex du héros, qui était présente, comme lui, sur le lieu du crime, lui dit qu'elle a peur pour sa vie et que six témoins de l'assassinat sont morts depuis. Le héros est sceptique (il est un peu con), mais quelques jours plus tard, son ex meurt elle aussi.
Là il se dit que quand même, c'est bizarre. (Il démarre au quart de tour : c'est un journaliste d'investigation hyper futé.)
Bon alors ça c'est le "pitch". Mais il y a déjà un problème : pourquoi des mecs se font chier à tuer les témoins d'un meurtre qui, trois ans plus tard, n'ont toujours rien dévoilé, donc ne savent rien sur ce meurtre, n'ont rien vu ? Est-ce que ce n'est pas débile ?
Nous, téléspectateurs, on voit bien la scène du meurtre : il y a deux tireurs mais un seul est vu par les témoins, est poursuivi et meurt.
Pourquoi deux tireurs ? Bon déjà, dès cette scène on se dit qu'il y a quelque chose de bizarre, mais que ce sera expliqué ensuite. En fait non.
Ensuite, au moment où le héros commence son enquête, il y a déjà 7 morts liés à l'assassinat de l'homme politique. Et ce ne sont pas des morts liés de loin à l'homme politique, les morts sont ceux qui étaient dans la salle où est mort l'homme politique. Donc le rapprochement se fait quand même très facilement. En gros, je ne vois pas à quoi peuvent servir ces meurtres de témoins puisqu'ils n'ont rien vu - à part à dire à la presse internationale : cet assassinat que vous croyiez tous être l’œuvre d'un homme isolé est en fait l’œuvre d'une organisation secrète !
Organisation secrète qui existe mais dont on ne connaitra pas les motivations. La seule qui est avancée (mais on se dit que c'est peut-être un mensonge puisque c'est ce qui est dit par un membre de l'organisation au héros pendant son "entretien d'embauche" - il cherche à se faire recruter) est : se faire de la thune.
Donc ça, c'est pour l'intrigue dans son ensemble. Mais ensuite, dans les détails, c'est aussi absurde : le héros est super fort à la baston, il survit à deux bombes, l'une dans un avion (il arrive à faire atterrir l'avion juste avant que la bombe explose), l'autre dans un bateau (il saute à l'eau en pleine mer, et rentre manifestement à la nage tout seul puisque juste après avoir sauté à l'eau il rentre dans le bureau de son journal et tout le monde le croit mort - alors même que personne ne savait qu'il était sur ce bateau...).
Il y a aussi une scène où il donne un coup de canne à pêche (oui !) à un shérif qui lui tire dessus à bout portant (le héros n'a rien) et où ils tombent à l'eau dans un torrent (derrière un barrage qui ouvre ses vannes). On voit très bien qu'il n'y a aucun courant et que les acteurs font semblant d'être emportés. Ça m'a un peu fait penser au film Ed Wood où Johnny Depp se bat avec une pieuvre en plastique inanimée, où donc c'est l'acteur qui anime lui-même la pieuvre en se battant avec.
Le film se termine par une scène beaucoup trop longue où l'on sait bien dès le début que le héros va assister à un autre assassinat d'homme politique et va lui aussi mourir.
Il y a une scène intéressante où l'on voit des photos défiler. Le héros est assis et doit les regarder, un peu à la manière d'Orange mécanique (sorti deux ans avant). Le montage est très bien, avec des mots comme "AMOUR", "FAMILLE", "ENNEMI", "PATRIE", etc., qui apparaissent à l'écran. Cependant on ne sait pas trop à quoi ça sert dans le scénario. C'est censé faire partie du test pour savoir si le héros peut être recruté en tant que tueur à gage, mais on ne parlera jamais ensuite de ce test, on sait juste qu'il est engagé. C'est dommage, parce qu'il y aurait pu avoir là quelque chose d'intéressant : soit l'organisation se rend compte qu'il n'a pas réagi comme un tueur, et alors le héros est en danger, l'organisation hésite à le recruter ; soit il a bien réagi comme un tueur, et alors on comprend qu'après tout un journaliste qui prend tant de risques, qui aime à ce point le danger, a une personnalité assez proche de celle d'un tueur.
PS : à la réflexion, je me dis que si ça se trouve, l'organisation a justement compris qu'il n'était pas un tueur et donc lui tend un piège à la fin où il se fait tuer. C'est peut-être moi qui n'ai pas compris ça, puisque ça tient la route : le chef du héros (au journal) se fait lui aussi tuer. Mais dans ce cas, l'organisation se complique la tâche pour rien, puisqu'elle a déjà tué les témoins du premier meurtre sans problème, elle aurait pu tuer le héros directement sans lui tendre un piège si compliqué (et puis c'est toujours pareil quand les méchants ont un plan compliqué : comment pouvaient-ils être sûrs que le héros irait espionner le deuxième assassinat plutôt que l'empêcher directement en allant voir la victime potentielle ?)