Alors que Prison Break, ça y est, c'est fini, j'avais encore dans la bouche un goût d'évasion. C'est ainsi que je 'enfuis du repas de famille pour m'enfiler un film qui se veut classique de la comédie à l'italienne : A cheval sur le tigre …
C'est l'histoire d'un mec
Giacinto est pauvre. Tellement pauvre qu'il nous fait le coup de l'arnaque à l'assurance en simulant un braquage sur la route, sauf que Giacinto, il est un peu con, et il a pas vu qu'un pêcheur passait par là quand il s'explose lui-même la gueule à coup de caillasse. Il demande au pêcheur d'avertir la police, et effet, le pêcher le balance à la police, ce qui lui vaut un petit séjour en taule. Pas longtemps rassurez vous, puisqu'avec trois forcenés, il va s'évader et tenter de se barrer le plus loin possible. Sauf que voilà, l'évasion, c'est compliqué, mais la disparition ça l'est encore plus, alors de péripéties en péripéties, nos quatre compagnons vont tenter de ne pas se faire serrer pour un deuxième séjour …
Le néoréalisme
Dès la scène d'ouverture, on comprend à qui on a à faire. Giacinto est un faible d'esprit, un peu débile, gentil, naïf. C'est une comédie à l'italienne, et Nino Manfredi en porte les couleurs avec son rôle éternel du simplet de service, dépassé par les évènements. Et puisque c'est une comédie à l'italienne, Luigi Comencini cherche justement à dénoncé la dureté du milieu carcéral que l'on découvre avec les yeux de notre Giacinto, fait de violence et d'intimidation. En deuxième partie, c'est la misère sociale qui est dénoncée. Mais malheureusement, que ce soit dans la première ou dans la deuxième partie, tout est dénoncé d'une façon trop légère pour qu'on puisse s'en soucier réellement.
Acte 1 :
La première partie en prison est sans doute la plus intéressante. On voit pourquoi Giacinto y est, ce qu'il y fait, la manipulation des trois prisonniers à son égard pour dénoncer l'évasion qui n'aura pas lieu au même endroit. Soit dit en passant, le quatuor est excellent, mais je ne peux que déplorer la version française dont les doublages ont du être fait en intégralité par Jean-Yves Lafesse. Une minute de plus et je m'attendais à voir débarquer Germaine Ledoux. Sans parler de la même phrase doublée qu'on entend dix fois d'affilés pendant l'évasion. Bref, la première partie, bien qu'un peu lente, est la plus intéressante, c'est là qu'est le vrai enjeu, le vrai travaille de réalisation.
Acte 2 :
Mais dès que nos 4 taulards sont à l'air libre, alors le rythme se casse méchamment la gueule. On enchaîne les gags foireux les uns après les autres, et une dénonciation de cette misère sociale assez faiblarde. Je retiendrais quand même la scène de l'enlèvement de la petite fille qui m'a fait sourire au bout de 40 minutes de platitude, mais était-ce bien raisonnable ? (dixit Desproges). La deuxième partie est longue, très longue, et quand vient la rencontre de Giacinto avec sa famille, on assiste là encore à sa naïveté massacrante qui commence à être un peu rageante. La fin n'en n'est que plus prévisible.
Epilogue :
Une première partie qui marche, une suite qui est bien moins intéressante, A cheval sur le Tigre aurait peut-être du concentrer ses moyens sur cette première partie en prison. Néanmoins, j'apprécie la mise en forme du film qui voit Giacinto raconter tout ce merdier à son avocat en lui écrivant une lettre.
Bon Film :)