A Company Man par cherycok
Le thème du tueur à gage qui va essayer de raccrocher pour essayer de reprendre une vie normale n’a rien d’original et a été vu et revu dans de nombreux films de toute nationalité. Néanmoins, lorsque le sujet est traité avec un minimum de sérieux, il en résulte souvent des petits films efficaces à défaut d’être originaux. C’est exactement ce qu’il se passe avec A Company Man où il faudra repasser pour de la nouveauté, mais qui retient tout de même notre attention grâce à un personnage principal sympathique et des scènes d’action réussies.
La première chose qu’on remarque c’est que le milieu des tueurs à gage est traité ici comme s’il s’agissait d’une entreprise tout à fait normale, avec ses grades, ses repas pour fêter des promotions, ses responsables qui font des remontrances, la paperasse administrative,… et le personnage de So Ji-Sub effectue ses missions en s’y investissant réellement, sans aucun faux pas, en y mettant tout son cœur et toute son âme, oubliant qu’il y a une vie à côté de cela. Jusqu’au jour où il prend un jeune garçon en sympathie et ne le tue pas à la fin de sa mission, créant du tort à sa société, et par conséquent engendrant la méfiance de ses supérieurs.
Cette vision un peu particulière du milieu du crime est malheureusement traitée de manière trop classique et n’est à aucun moment assez poussée pour devenir intéressante. Le scénario suit d’ailleurs cette logique et du coup le film en devient bien trop prévisible à tel point qu’on voit venir à l’avance les quelques twists qui auraient pu faire leur petit effet s’ils avaient été amenés autrement.
C’est également dommage que le personnage principal ne soit pas plus développé, on ne sait au final que peu de chose sur ce tueur à gage taciturne qui rappelle fortement celui de A Man From Nowhere (Corée du Sud / 2010) aussi bien dans sa froideur que dans son ultra efficacité au combat. Aussi sympathique qu’il paraisse au final, il est malheureusement sous exploité…
A Company Man est heureusement sauvé par ses scènes d’action. Même si on pourra leur reprocher un visuel très, voire trop, clean par moments (trop coréens diront certains), il faut avouer qu’elles sont ultra efficaces et nous offrent des plans à la photographie superbe.
Bien trop calme dans sa première moitié au rythme parfois un peu plat, le film passe la seconde dans sa deuxième partie où les affrontements pieds / poings ou armes à feu se succèdent. Très violents, ils sont étonnamment rapides et nerveux, pas forcément très bien chorégraphiés mais dans un style plus brut de décoffrage. L’apothéose est atteinte avec le final dans le plus pur style des heroic bloodshed HK de la belle époque, où notre héros à lui tout seul va aller se défourailler deux douzaines d’ennemis à grand coup de M16. Un peu beaucoup too much mais tellement jouissif, d’autant que comme pour l’ensemble des scènes d’action, c’est plutôt très bien mis en boite même si on leur préfèrera celles du très bon A Man From Nowhere cité plus haut.
A défaut d’être original, et malgré un début un peu longuet, A Company Man reste un divertissement assez solide. Même s’il ne livre que le strict minimum, on a ce qu’on était en droit d’attendre et c’est déjà pas si mal.