Le film est porté par trois excellents acteurs. Alec Baldwin pour une fois, est excellent dans ce personnage sournois, envieux et veule. Face à lui, Anthony Hopkins dans le rôle d'un milliardaire, époux trompé d'un mannequin de 30 ans sa cadette, intelligent et calculateur. Tous deux affrontent Bart, qui joue le rôle de l'ours.
Comment ça, il n'a pas de mal? Vous croyez qu'il suffit d'être un ours pour jouer l'ours? Détrompez-vous! Il existe deux espèces d'ours dans les rocheuses: l'ours noir (qui malgré sa couleur est très proche de notre ours des Pyrénées) et l'ours brun ou grizzly. Or, Bart est un kodiak, une sous-espèce du grizzly, originaire de l'ile de Kodiak. Il se différencie du grizzly principalement par la taille. Bart est un des plus gros de son espèce, environ 950 kg, contre 350 pour un grand mâle grizzly.
J'ai donc trouvé sa composition d'un kodiak naufragé dans le Klondike particulièrement convaincante. Imaginez la détresse de cet animal égaré loin de chez lui qu'il exprime par une forme d'irritabilité bien compréhensible. Perdu dans un milieu hostile, sans femelle ni mâle à affronter, il doit apprendre à survivre seul. On ne nous dit pas d'ailleurs par quelle mésaventure il s'est retrouvé dans cette situation (un accident d'avion lors d'un transport pour un zoo, peut-être?...).
Le drame s'amplifie par l'arrivée de citadins qui viennent régler leurs problèmes conjugaux sur son dos. Ces humains sont vraiment tordus. Faut toujours qu'ils mettent leur nez partout. L'ours réussira-t-il à survivre? C'est tout l'enjeu du film...
J'ai le regret de vous informer que Bart est mort en 2010 (non, ce n'est pas Anthony Hopkins qui l'a tué). Il est mort de "mélancolie": on lui avait appris des tas de trucs amusants, comme de faire crier des actrices en ouvrant la gueule ou faire semblant de baffer des gringalets qui agitent des cure-dents, mais entre deux tournages, on le laissait ruminer au fond de sa cellule.