Après avoir connu un échec cuisant avec The Lone Ranger, Gore Verbinski revient 4 ans plus tard avec cette fois un thriller psychologique mettant en vedette Dane Dehaan et Mia Goth dans un sanatorium basé sur l’hydrothérapie en Suisse.
Si le film est souvent comparé à Shutter Island de Martin Scorsese, ce n’est là qu’une énorme incompréhension car en vérité A Cure for Life n’a rien à voir avec celui-ci (même l’institution est différente dans chaque film : un hôpital psychiatrique contre un sanatorium) et surtout, l’un n’arrive pas à la cheville de l’autre.
En effet, et c’est triste à dire, mais Gore Verbinski a bien l’air d’avoir perdu sa patte depuis la fin de la première trilogie de Pirates des Caraïbes. Mais ça ne fait pas de A Cure for Life un film absolument immonde pour autant.
Au contraire, le visuel et le sonore fonctionnent à merveille. L’ambiance pesante qui règne dans le film est incroyable et nous transporte du début à la fin et les plans séquences sont filmés avec excellence. Esthétiquement c’est tout simplement un chef d’œuvre. Et c’est ce qui fait que l’on ne s’ennuie pas une seule seconde pendant ces 2h20 de film qui finalement passent très vite.
Les acteurs sont également bons dans l’ensemble, Dane Dehaan est plutôt bon bien que ce ne soit pas son meilleur film, en revanche Mia Goth est vraiment incroyable et envoutante dans son rôle ainsi que Jason Isaacs toujours convainquant dans un rôle de méchant.
Hormis cela, le film reste assez peu convainquant. Il n’est pas mauvais, on ne s’ennuie pas et l’ambiance est bonne mais il comporte beaucoup d’incohérences et d’éléments restant inexpliqués et il est surtout prévisible du début à la fin.
Le scénario est clairement en manque de développement et certains éléments supposés faire partie de l’intrigue se retrouvent dans un abus presque lassant étant donné la prévisibilité de l’action (cliquetis de la chasse d’eau notamment)
En fait, c’est presque comme s’il y avait 2 films qui évoluaient parallèlement dans un même film :
D’abord on a le projet de mise en scène, qui met le paquet sur l’ambiance, constituant le bon film.
Puis nous avons le mauvais film, constitué d’une histoire autour d’un mystère qui peine à impacter le spectateur tant l’écriture est superficielle.
En bref : A Cure for Life, un film pas trop mal avec une ambiance très sympathique mais manquant clairement de background sous tous les plans (ou presque, les personnages sont plutôt bien construits en soi), qui nous sert sur un plateau d’argent des éléments qui semblent vouloir signifier quelque chose mais qui, au final, n’apportent pas grand-chose au dénouement ni même à l’histoire en général. Une surprise décevante de la part de ce bon vieux Gore Verbinski.
Un aveugle ne peut redevenir aveugle quand il voit — Pembroke