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J'aime beaucoup les thèmes et je m'attendais vraiment à apprécier ce film... hélas.


Le film repose sur beaucoup de choses peu crédibles, pour al simple et bonne raison que l'auteur mise sur le symbolisme plutôt que la cohérence. Ainsi, le héros parvient, dans un monde similaire au nôtre, à s'inventer une nouvelle identité sans que ça soit jamais découvert, il tue quelqu'un mais à sa libération, ses anciens amis le retrouvent comme si de rien n'était.


Je ne suis même pas sûr que ces faits symboliques soient les meilleurs pour développer les thèmes. Le personnage veut devenir quelqu'un d'autre après sa 'guérison', veut s'inventer une nouvelle identité pour redémarrer à zéro, ok, mais vu que tout le ramène à son ancienne identité, à ce qu'il aurait pu être, autant jouer là-dessus, lui mettre des bâtons dans les roues, qu'on lui reproche de ne pas vouloir être ce qu'il est.


Le thème peut tout de même déranger : aller dire à un homme défiguré qu'il sera plus heureux en s'acceptant plutôt qu'en changeant de visage. Autant pour la chirurgie esthétique que les gens font pour freiner le vieillissement ou autre caprice, je peux comprendre, autant ici ça sent plus l'argument woke intégriste : 'reste comme tu es, on t'appréciera mieux', allez dire ça à un type qui a un tel souci. Evidemment, c'est mieux si cette personne assume et le vit bien... mais on ne peut pas lui reprocher de complexer et vouloir changer de visage non plus s'il ne se sent pas bien, et faire tout un film démontrant que ne pas s'accepter et que même 'guérir' ne lui permettra pas de se sentir mieux, ça me paraît maladroit. J'avais vu un docu sur un type qui avait fait plein d'opérations pour agrandir sa bite, malgré la taille éléphantesque, il n'était toujours pas satisfait à la fin. Pour moi ça parle un peu de la même chose, sauf que d'un côté c'est un réel problème, de l'autre c'est un caprice. Le film ne parle pas que de ça, heureusement, mais ça reste un peu malaisant je trouve, un film très bien pensant au final, malgré une ambiance glauque.


Les scènes auraient pu être poussées plus loin de manière général, le déroulement est un peu faible. On pense aussi aux personnages secondaires qui sont tous un peu fades, un peu faciles, manquent de nuances. La voisine est un peu plus nuancée mais au final elle n'a pas vraiment de scènes pas vraiment de grosse décision à prendre, elle est juste l'instrument du scénariste, elle ne s'émancipe jamais de son rôle, de sa fonction. L'histoire de la machine à écrire aussi est passionnante et elle raconte tant de ces personnages mais là aussi, l'auteur loupe quelque chose ; un truc tout bête, peut-être utiliser la machine à écrire pour tuer à la fin ? Plutôt qu'un couteau ? On reste dans la symbolique et en plus on exploite des éléments déjà utilisés.


Il y a plein d'autres détails, comme le fait que Oswald reprend l'appart et tout, mais ça reste de simples faits, l'auteur ne creuse jamais ces détails qui pourraient apporter tellement de choses pourtant; Et donc je reste très insatisfait. Notons également que la progression manque de cause à effet, qu'on est plus dans le : il se passe ça, ET ça ET ça ET ça. Je ressors cette théorie d'une master classe de Trey Parker et Matt Stone qui n'ont clairement pas tort, le scénario paraît plus cousu, plus puissant si les scènes sont plus liées, ici, j'ai même failli m'endormir à la fin.


La mise en scène est agréable. Le côté rétro fonctionne bien, même si je ne pige pas l'intérêt d'avoir choisi les années 70 (à part les facilités narratives et peut-être l'hommage à ces films un peu plus bizarres de l'époque). La reconstitution est correcte mais légère. Le découpage est bien pensé. Le montage est efficace. La BO est très chouette (le thème principal est excellent dommage quand même qu'on l'entende si souvent). Le casting fonctionne bien. Je trouve quand même que Sebastian joue mieux avec la prothèse au début du film.


Bref, je reste grandement sur ma faim.

Fatpooper
5
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le 11 nov. 2024

Critique lue 193 fois

Fatpooper

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