Ce qui reste
Un simple drap pour raconter une histoire de fantôme. Comme si nous étions revenus à l'âge de l'enfance. Mais une histoire comme aucune autre. C'est une histoire sur ce qui reste. Comme la lumière...
le 10 janv. 2018
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IMPRESSIONS D'APRES VISIONNAGE
(écouté en rédigeant https://youtu.be/eriaf_mlxFA)
Une histoire de fantôme. Une histoire qui prend son temps. Des plans séquences qui s'éternisent sur une scène, lui donnant de l'épaisseur, permettant au voyeur de s'immerger complètement.
La Mort. Et un parti pris, un vrai. Celui qu'on prend quitte à faire rire l'audience, quitte à décontenancer, celui qu'on prend en regardant droit devant. Quelques idées nous permettant de discerner les différences de temporalité entre le mort et le vivant.
Passant d'une pièce à l'autre, l'éternité s'écoule inexorablement. La colère et la solitude sous deux, trois couches de pinceau, et l'oubli. FIN
L'histoire du piano, on la voit venir mais bon ce n'est pas le propos du film de nous faire une révélation. Sous couvert de clichés de fantômes, nous vivons avec lui une éternité distendue où 5 minutes peuvent paraître très longues comme cette séquence de la tarte ou quelques mois ou quelques années se matérialisent devant les yeux noirs et impassibles de notre fantôme qui voit sa compagne sortir, sortir et sortir et encore sortir lors de ce qui nous apparaît comme une seule séquence. Le drap sur le corps, la lumière au bout du corridor de l’hôpital, les assiettes qui volent, et le fantôme du placard qui effraie les enfants, l'errance, l'attachement à un lieu. Tous les lieux communs sur les fantômes sont réunis et disséminés ci et là sans que cela ne paraisse lourd ou cliché. L'autre fantôme donne même une idée de leur errance
- "J'attends quelqu'un "
- "Qui ?"
- "Je ne me souviens plus"
Avec enfin la clé pour s'en aller, la compréhension pour le fantôme que son temps ici est révolu.
"Je crois qu'ils ne viendront plus " dit le fantôme voisin, disparition.
Notre fantôme devra revivre des évènements, coincé dans sa boucle temporelle, car interrompu par la pelleteuse, afin de récupérer ce petit mot.
Enfin, il parvient à le lire, disparition.
J'ai aimé cette proposition, cette histoire de fantôme où le sound design sert de dialogue et la musique, de voix off.
Comme ce morceau nous racontant la fuite de la veuve https://youtu.be/dkSWkSYGcf8
Alors évidemment, c'est le genre de film qui ne raconte pas une histoire de fantôme de manière traditionnelle. Ensuite, il est, certes, perfectible, ressemblant à une première oeuvre couillue (ce qu'elle n'est pas, ce n'est pas le premier film de Lowery). Il remonte son froc à la taille et il y va coûte que coûte et laissera certainement bon nombre d'entre nous au seuil de cette maison. Pour les autres, peut-être, si on s'abandonne à la volonté du cinéaste, nous pourrons percevoir dans ses secondes infinies de fin de plan ou dans ses orbites noires sur drap blanc, une poésie transparente, fantômatique.
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Créée
le 14 janv. 2018
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