Celui qui part...

Evidemment, il faut se forcer un peu , ne pas quitter la salle ( oui certains l'ont fait durant la séance). A Ghost Story est un film introspectif, tout en lenteur, tout en langueurs. Les plans sont très longs, souvent fixes, les dialogues rares.

Très rapidement la finalité interroge, et si tout l'intérêt du film était concentré dans ses vingt premières minutes, dans ce pitch : "Un homme mort prématurément retourne hanter sa maison pour suivre le deuil de sa compagne".

Mais lentement, à petites touches, les craintes s'estompent, le fantôme (le drap) prend corps, et l'on assiste à une vraie proposition de cinéma. De vraies questions philosophiques sont posées à propos du deuil ,de la temporalité, du couple, non pas du point de vue de celui qui reste mais de celui qui est parti. C'est certainement là que réside la principale originalité de l'œuvre. Le format (un 4/3 avec les bords écornés) renforce, comme dans Mommy, le sentiment d'enfermement des personnages et d'immersion du spectateur.

A Ghost Story est une expérience parfois éprouvante, mais aussi viscérale, sombre, poétique. Un ovni qui se construit lentement, sans bruit pour nous laisser interrogatifs et désarmés.

Mais ce film est tellement différent qu'il promet de rester longtemps dans la mémoire de ceux qui l'ont apprécié...