Ce qui reste
Un simple drap pour raconter une histoire de fantôme. Comme si nous étions revenus à l'âge de l'enfance. Mais une histoire comme aucune autre. C'est une histoire sur ce qui reste. Comme la lumière...
le 10 janv. 2018
135 j'aime
11
Il est des films, parfois, qui donnent l'impression d'avoir été créés spécialement pour soi. Des films qui nous touchent au plus profond de notre être et de notre coeur, des films qui donnent l'impression qu'ils pourraient nous accompagner toute notre vie. C'est une sensation rare, mais elle arrive. La dernière fois, c'était il y a une quinzaine d'années, en redécouvrant Les Choses de la Vie. J'avais eu le sentiment que le film me parlait directement et évoquait des choses intimes enfouies au plus profond de moi.
Eh bien grâce à David Lowery, j'ai pu revivre cette sensation pour la première fois depuis ma redécouverte du film de Sautet. En abordant des thèmes comme le deuil, le temps qui passe, l'héritage et ce que l'on va laisser de soi sur Terre quand on ne sera plus là, Lowery est parvenu à me chambouler comme rarement, tant il touche à des sujets qui me bouleversent déjà pas mal en temps normal. Alors quand c'est fait avec autant de douceur et de beauté, vous pouvez imaginer dans quel état m'a laissé le film.
C'est bien simple : au bout de 15mn, j'étais déjà en larmes face à la puissance évocatrice des images, mêlée à une BO somptueuse de délicatesse signée Daniel Hart.
Le coup de génie de Lowery, c'est de prendre une image ultra connue du cinéma fantastique, qui à l'origine est là pour générer de l'effroi, et d'en faire une figure d'une tristesse infinie, subissant l'inéluctabilité du temps qui passe et la douleur de ne plus voir l'être aimé, et ce dans la solitude la plus absolue. Car c'est là l'autre coup de génie du film : traiter non seulement de la solitude de ceux qui restent, mais aussi et surtout de ceux qui partent (mais qui restent malgré tout).
En tout cas, ce qui risque de ne pas partir, c'est ce sentiment mêlé de plénitude et de chagrin que j'ai eu en sortant de la salle, cette impression d'avoir vu un chef-d'oeuvre total, existentiel et terrassant, qui m'aura touché droit au coeur et qui, sans mauvais jeu de mots, risque de me hanter très très longtemps.
"- J'attends quelqu'un
- Qui ?
- Je ne m'en souviens plus..."
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 12 juin 2018
Critique lue 271 fois
3 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur A Ghost Story
Un simple drap pour raconter une histoire de fantôme. Comme si nous étions revenus à l'âge de l'enfance. Mais une histoire comme aucune autre. C'est une histoire sur ce qui reste. Comme la lumière...
le 10 janv. 2018
135 j'aime
11
Après la vie, l’amour, vient le deuil. Avec l’incroyable A Ghost Story, David Lowery tente de chercher cette petite étincelle d’humanité qui survit après notre mort, à travers la tristesse de...
Par
le 21 déc. 2017
134 j'aime
8
Présenté en compétition du festival américain de Deauville 2017, « A Ghost story » est un film qui transcende. De portée universelle et cosmique, ce film offre une réflexion poétique sur la vie :...
Par
le 6 sept. 2017
77 j'aime
10
Du même critique
Un film...exceptionnel. Qui attaque fort dès sa 1ère séquence : Huster chante (mal) pour sa dulcinée ("Eurydice"...ok pour la symbolique, d'ailleurs tous les persos du film ont un nom...
Par
le 30 mai 2012
19 j'aime
Pitch improbable, mais ô combien fascinant, d'une véritable descente aux enfers d'un homme que l'on nous présente d'abord tel un roc infaillible, un vieux beau irrésistible, puis qui petit à petit se...
Par
le 19 mars 2013
7 j'aime
2
Alors, comment présenter ce film en quelques mots ? Eh bien c'est simple : ce film, c'est juste une fausse prequelle qui ne s'assume même pas, qui pète plus haut que son cul, et qui n'a strictement...
Par
le 1 juin 2012
7 j'aime
1