J'avoue être une petite fan des films de vampires, c'est mon petit plaisir coupable dans le cinéma, je dis coupable parce que j'ai la vilaine tendance à apprécier de vrais navets juste parce qu'on y voit deux grosses canines.
A Girl Walks Home Alone at Night n'est incontestablement pas un navet. J'ai adoré la réflexion construite autour du personnage de la vampiresse vengeresse, de son inhumanité mise au service de l'humanité (ou des femmes en fait plus précisément), avec ses deux attributs improbables : le skate et le hijab. Le skate qui l'inscrit dans la jeunesse, dans le mouvement, un côté américaniste, un sport aussi majoritairement masculin, et le hijab au contraire qui l'inscrit dans le paysage de l'Iran actuel, dans le genre féminin (ou du moins ce à quoi on souhaite qu'il corresponde), dans l'invisibilité de la nuit aussi. J'ai aussi adoré tous ces plans où on la voit en prédatrice, quand elle suit celui qu'elle finira par aimer, quand elle imite les gestes du père. Et puis, n'oublions pas la grande star de ce film : le chat ! Les gros plans sur ses yeux, au centre de la banquette dans la voiture,...
Je reprocherais cependant au film ses longueurs, une lenteur un peu contreproductive à mon sens que le noir et blanc n'aide pas (même si ce dernier est un choix esthétique que j'approuve et comprends, ça rajoute une certaine monotonie).
En somme, incontournable pour tout amateur de grosses canin