A History of Violence par AdamKesher
Attention la critique contient des éléments qui pourraient gâcher votre scéance si vous ne l'avez pas vu.
Tom Stall est "tout juste un individu" (référence à la citation de Céline au début de la Nausée de Sartre). Père et mari respectable. Patron sans histoires apprécié de ses clients. Rien ne peut souiller sa réputation. Il est intégré dans sa communauté et par la même occasion invisible car il mène un existence tranquille. Mais peu à peu la violence comme un mauvais sang vient gonfler ses artères, cette gangrène finira par l'atteindre totalement et réveillera en lui les pires démons. C'est son itinéraire torturé que Cronenberg nous propose de suivre.
Il traite ainsi de la violence évidemment au travers de scènes intenses et efficace; mais il parle aussi de pardon, de rédemption. Il ouvre aussi une porte sur le lien entre la violence et l'hérédité. C'est un thriller beaucoup plus ambitieux qu'il n'y parait.
Alors il y a l'acte que Tom Stall commet, ce geste d'instinct qui surprend tout le monde par sa puissance et son héroïsme. mais passé cette euphorie, tout irait pour le mieux si son passé ne lui revenait en pleine face.
La survenue de ses événements vient à faire douter son entourage sur le vrai visage de cet homme qu'il pensait connaitre. Père ? Mari ? Tueur ? Quel est le vrai visage de Tom ?
La transformation des corps est chose courante chez Cronenberg et cela semble le fasciner (la mouche, crash, ...) : Ici pas de mutilation mais une métamorphose comportemental. Les scènes intimes entre Edie et Tom l'illustre : la première est un jeu, la seconde un viol. Entre temps il y aura eu ces meurtres et le passé qui ressurgi. Ce n'est plus le même homme. Et ça ne sera plus jamais le même, comme semble le suggérer le dernier plan. Il réintègre sa famille mais la peur semble avoir gagné chacun de ses membres. Il ne retrouve plus un proche mais un étranger, un assassin...