A n'en point douter, les avis à propos de AI sont disparates ! De l'ennui, de la déception, du dégoût ! De l'admiration, de la fascination, une éternelle source d'inspiration ! De sa sortie à son présent, cette oeuvre n'en fini pas de diviser.
De sa réalisation à sa quintessence, je ne vois guère que l'esthétique qui laisse le client unanime, encore que ...
Que dire de cette dichotomie ?
C'est très simple : Elle vous révèle vous, 'critiques'. Elle vous inscrit dans une ségrégation de l'accès au plaisir, à l'enfantin, à la beauté. Et ça pose question : Pourquoi passer à côté de ce film quand d'autres sont éblouis, charmés ? Et quand ils le sont, ce n'est pas à moitié. J'ai fait l'effort de lire toutes les critiques et ce film à lui seul concentre un nombre hallucinant de fidèles devant l'éternel ainsi que de détracteurs acharnés. Rares sont celles et ceux qui ont eux la lucidité d'écrire : bon film, mais je suis passé à côté.
A cela, trois raisons : L'accès au symbolique, Le complexe de la maîtrise et pour finir la surprise du chef. Hop, c'est parti :
Dans chaque oeuvre, on s'attend à une petite mort. Ce qui en nous va s'éteindre symboliquement pour laisser place à l'abandon, au plaisir, à l'inspiration et parfois même à l'illumination. Ne pas avoir eu accès à cet espace de merveilleux que procure ce film n'en fait pas un navet. Il pourrait faire de vous un peine à jouir par contre, prenez garde ;-)
Le tragique, c'est que c'est à proprement parler ce que réussit David, l'Enfant. A travers le conte de Pinocchio et de la fée bleu. Symboliquement mort à la fonte des glaces quand la fée bleue se disloque sous le poids d'une éternité de vaines prières. Il accède alors à un niveau de conscience rare, fait d'amour, d'abnégation et de compassion. Si rare que l'absolu progrès de la civilisation semble en vénérer son existence tel une relique vivante.
Mais bien sur je comprend. Une oeuvre si controversé ne peut pas émouvoir les maîtres, ceux qui pensent, qui décortiquent, qui maîtrisent le sujet. C'est le désastre du complexe de la maîtrise ! Le collectionneur averti, critique émérite ne peut pas s'y émouvoir. Une impossibilité qu'il vit comme une victoire, fort de sa culture et de sa renommée. Si peu de lucidité et de spontanéité dans l'appréhension d'une oeuvre m’effraie. D'autant qu'on bouffe tous les jours les avis de ces gens là.
Et pour finir, la plus belle des raisons, celle qui lie l'humanité à chaque instant dans le non sens : j'ai nommé, l'adhésion faute d'avis. Ah oui, c'est un fake de Kubrick évidemment. le branle bas de combat habituel qui veut que tout doit s'évaluer sur l'échelle d 'ET' et de 'Orange mécanique'. Richter à manifestement du soucis à se faire tant le séisme de la bêtise est bien au delà de sa mesure.
Mesdames, Messieurs, rester brut, naïf, n'est ce pas là l'ultime défi des êtres de cultures ? Oups, j'ai spoilé la fin du film !