En dépit d'un début assez poussif, on se laisse prendre à l'histoire proposée par Spielberg revisitant totalement le mythe de Pinocchio. Il faut dire que le sujet est très intéressant à mes yeux, étant donné mon "petit" intérêt actuel pour Asimov et sa conception du monde des robots. On est quand même loin du génie de ce dernier, Spielberg se cantonnant essentiellement à son thème de prédilection qu'est la relation entre une mère et son enfant. Ici, la relation est nettement plus spéciale, puisque la mère s'attache d'abord au petit David, un robot, pour faire le deuil d'un fils dans le coma depuis plusieurs années, jusqu'à ce que ce dernier se réveille. Ce qui rapproche un peu Spielberg d'Asimov est bien la façon dont les robots peuvent être haï des humains. Dans ce cas=ci, on peut réellement faire un parallèle entre les robots persécutés par des humains et les Juifs. En effet, ils sont ensevelis dans des fosses et exterminés au nom de la sacro-sainte chair. Je trouve par contre la fin assez bâclée pour deux raisons. Une fin où l'on ne sait finalement pas trop de ce qu'il adviendra du petit David et enfin les personnages futuristes de Spielberg et son univers, un peu hors-propos à mon goût. Mais le casting est très réussi, avec un Jude Law et surtout Osment toujours épatant, bien aidés par une kyrielle de seconds rôles réussis (bien qu'on regrette parfois de ne pas savoir ce qu'il advient vraiment de certains personnages, qui en 2h20 méritaient peut-être d'être plus fouillés).