Considéré comme le Pinocchio des temps modernes, A.I. Intelligence Artificielle est une œuvre cinématographique qui se regarde comme si on nous racontait un conte fantastique et légendaire plaisant à écouter avant d’être dans les bras de Morphée. Idée venant du réalisateur Stanley Kubrick, mis en œuvre par le grand et majestueux Steven Spielberg, ce long-métrage avait de quoi bien intriguer bien plus qu’un cinéphile, surtout quand on ose mettre en contexte un des plus grands sujets technologiques auxquels les ingénieurs et les scientifiques travaillent scrupuleusement, l’intelligence artificielle. Des robots peuvent-ils vivre parmi nous sans être un danger envers la citoyenneté ? Des robots peuvent-ils s’associer aux humains pour produire et innover des inventions fantastiques ? Des robots peuvent-ils agir comme des humains, ayant le même savoir, la même intelligence et le même sens de réflexion ?


Plusieurs sujets pouvaient être abordables dans le but de l’introduire dans le scénario de n’importe quel genre de film mais Steven Spielberg en a choisi un qui est plus dans son état d’esprit enfantin et professionnel, celui de l’adaptation d’un roman écrit par Brian Adliss, celui de la conversion incertaine d’un humanoïde en un petit et jeune garçon adorable. Un sujet faramineux et intrigant grâce auquel le cinéaste,s’appuyant sur son expérience et ses connaissances de réalisateur, parvient à nous faire plonger dans une phase innovatrice, robotique et touchante. Pendant le visionnage, on peut remarquer que la production est divisée en trois parties. La première consiste à nous dévoiler l’insertion de David, un enfant robot, dans sa famille d’accueil et son évolution avec ces derniers en répondant à leurs besoins quotidiens.


La deuxième est une période malheureuse et tragique, dans laquelle David n’est pas accepté par le fils des parents et se fait rejeter impitoyablement par ces derniers. Et le troisième est une quête invraisemblable et impensable, où David croit réellement qu’il pourrait se comporter comme un vrai petit garçon et être accepté par son ancienne famille d’accueil. Trois parties qui sont plus ou moins captivantes avec un point qui est très bien traité, celui de l’insertion des robots dans le monde des humains. Steven Spielberg peint avec soin un monde ravagé par le réchauffement de la planète et peuplé de robots plus ou moins performants et indispensables aux humains.


Il narre une histoire fabuleuse où un robot peut vivre en harmonie avec les humains mais qui malheureusement, peut s’avérer être un danger pour ces derniers car l’intelligence artificielle est une technologie tellement complexe à développer, que la moindre erreur peut entraîner des graves conséquences. C’est ce que le cinéaste voulait sans doute nous faire savoir, à travers l’interprétation héroïque et bouleversante du jeune Haley Joel Osment, un acteur ayant déjà prouvé ce qu’il est capable de faire après avoir campé un enfant perturbé dans Le Sixième Sens de Night Shyamalan. Bien que ce soit lui qui tient toute la vedette du film, la présence des autres acteurs et actrices est loin d’être un défaut du film.


Ces derniers ont comme objectif de se comporter comme des humains habitués à vivre dans un monde moins confortable et moins sûr que celui d’avant, et c’est bien ce qu’ils font, avec un Jude Law jouant son personnage de manière théâtrale, en ayant une allure stylée et une démarche visiblement très robotique. Le cinéaste a sans doute filmé les coins les plus craignos ou les plus glauques des villes des États-Unis pour renforcer son sujet et son univers proche d’un environnement apocalyptique, de quoi bien montrer son intérêt de compenser cette vision néfaste par de l’amour, de la poésie, de l’enchantement et de la rêverie. 


C’est bien ce qu’il a fait mais il en a fait beaucoup trop, de sorte que l’ennui ne tarde pas à se manifester comme si le scénario du film était bien trop exploité pour prolonger à tout prix une histoire qui finit par ne plus nous intéresser. Surtout que les morceaux composés par John Williams ajoutent un côté poignant là où il faut mais au bout d’un moment, ça commence à devenir lourd et insipide. Comme toujours, Steven n’est pas du genre à négliger la qualité de réalisation, chaque scène se défile comme un rien, sans qu’on s’y perd dans l’histoire de la production. Pas mon Spielberg préféré mais ça reste un Spielberg saisissant et correct, avec des images d'une beauté incontestable. 7/10



As-tu peur de voir les étoiles ? Je peux te montrer comment les atteindre.


LeTigre

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