Le début présage d'une sympathique comédie satirique : Denzel en colonel tankiste réunit ses hommes avant la bataille pour une fervente prière, et conclu par un hilarant "et maintenant tuons-les tous !"...
Malheureusement, le film est au premier degré et sa morale subtile pourrait se résumer en : meurtre, suicide, désertion, drogue, alcoolisme, trahison... tout cela n'est pas bien grave si vous dites la vérité à la fin.
C'est le métier de Denzel d'ailleurs de chercher la vérité, après la guerre, il enquête pour savoir si Meg Ryan mérite d'être la première femme à recevoir la médaille d'honneur, même si à titre posthume... Donc, muni d'une étonnante obésité et d'une coupe de troufion, Denzel abandonne son laideron de femme et ses enfants pénibles pour aller interviewer un Lou Diamond Phillips body-buildé, un Matt Damon anorexique et deux ou trois autres types moches, présents avec elle lors d'une tragique mission de secours en hélico.
Grâce à des flashbacks habiles nous voyons deux ou trois fois Meg en militaire, elle crie avec une voix grave pour bien montrer qu'elle a de l'autorité virile à revendre et nous palpitons dans le plus pur esprit Rashomon entre les différentes versions.
En parallèle, Scott Glenn enquête sur la bataille du début où Denzel a dégommé un de ses propres tanks cette andouille, même qu'il en a des remords pendant tout le film...
Il y a six ou sept fins de suite, toutes plus larmoyantes les unes que les autres, et le film s'arrête pourtant à la plus nulle... A ce niveau là, moi, j'appelle presque ça du talent.