Mélodrame classique assez lourd, souffrant d'un excès de théâtralité mais transcendé par le jeu de James Dean, le propos du film renvoie cependant à des thèmes éternels, comme le laisse pressentir le titre tiré de la Genèse. A l'Est d'Eden voit se mêler deux affrontements:
d'une part celui des deux frères, l'enfant-modèle et le rebelle, incarné par James Dean, sur le jeu duquel on sera toujours dubitatif. Etait-il un acteur génial ou jouait-il en permanence à contre-temps?
D'autre part le conflit de génération entre le père puritain et moralisateur et le fils, Cal, incompris et mal dans sa peau mais sincèrement désireux d'aider son père (toujours James Dean dans lequel Elia Kazan s'est manifestement identifié). Cal est porteur des qualités habituellement attachées à l'Amérique: la valorisation de l'action, de l'abnégation et de la volonté individuelle. Ce n'est certainement pas par hasard si le film se situe en 1917, juste avant que l'Amérique entre en guerre, et mette en pratique ces valeurs-là.