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Il y a deux manières d’apprécier A l’intérieur. D’un point de vue strictement gore, le film est déjà une performance puisqu’il repousse toutes les limites du genre : ultraviolence et ultraréalisme semblent avoir été les maîtres mots du duo réalisateur, celui-ci ne reculant devant rien pour susciter à la fois effroi total et stupeur (oui, ce qu’on ne veut ou n’ose pas imaginer, eux le figurent et vous l’envoient comme une claque). Mais on peut aussi se réjouir, dans ce premier long métrage, du soin apporté à l’esthétique, à la beauté revêtue par ces corps traumatisés, déchiquetés sous nos yeux.

On est finalement très proche d’un body-art sadomasochiste : une artère qui gicle, un couteau qui fige une main sur une porte, une tête qui éclate, bien sûr tout cela est absolument effrayant et en même temps, impossible de ne pas y voir, dans les couleurs et les mouvements, une danse macabre fascinante. On est plus dans le crasseux, le sale mais dans une complémentarité inédite de teintes morbides, une harmonisation de corps qui se battent, se cambrent, se replient en vain pour conserver une humanité.

Bien sûr d’aucuns verront dans A l’intérieur un défouloir de plus, sans âme. Mais on ne peut pas passer à-côté de ce savoir-faire tant technique (les prothèses, superbes et plus vraies que nature) que formel (un respect fanatique des codes du genre avec un crescendo dans l’horreur d’autant plus sidérant qu’il place dès les premières minutes la barre très haut dans l’insoutenable). Cerise sur le gâteau, Maury et Bustillo se permettent même, comme un ultime pied de nez aux détracteurs du style, de semer dans un final apocalyptique des graines de poésie. On ne peut pas se permettre de dévoiler le final, mais on peut tout de même affirmer que le plan de clôture est sans conteste l’un des plus élégants de tous les films gore des années 2000.

Francois-Corda
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le 17 sept. 2018

Modifiée

le 23 mai 2024

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François Lam

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