Voir le film

Willem Dafoe est le Nicolas Cage du film d'auteur : quelle que soit la qualité du film, il est toujours à fond, à la limite de l'apoplexie dans de nombreuses scènes, et on peut le retrouver dans à peu près n'importe quel type de film (son manager doit choisir les projets avec une fléchette lancée à l'aveugle, on ne voit que cette explication). Encore une fois, le film ne vaut que pour sa prestation timbrée, très impressionnante, mais qui ne fait que souligner combien le reste est fainéant (il se décarcasse tout seul). A commencer par le synopsis du cambrioleur enfermé par mégarde dans un appartement qui déborde d’œuvres d'art contemporain, dont un superbe frigo qui chante la Macarena dès qu'on l'ouvre (on ne s'en remet pas), et qui devient maboule. Le réel problème est que l'homme chute trop vite dans sa santé mentale (il devient dingue bien trop rapidement, on n'y croit pas, surtout avec le niveau de folie XXL que donne à voir le jeu de Dafoe), que la critique de la société des "riches qui se pâment sur de l'art hors de prix, totalement risible et absurde, qui rendent fous le petit peuple qui cherche juste à manger dans son frigo (dale a tu cuerpo alegria Macarena... Heyyy Macarena !!!)" est plus que balourde, que l'on tourne vite en rond dans cet appartement qui n'a à proposer que Dafoe en roue libre (et qui ouvre ce satané frigo un milliard de fois : non, ne l'ouvre pas, il va chanter !) et sa critique sociétale très vite comprise, sans rien d'autre en renfort. La fin ne fait aucun doute, et la maxime artistique "il n'y a pas de création dans destruction" semble une dernière phrase qui se pense intelligente, mais est surtout un sophisme ridicule. Le film parfait pour les étudiants de cinéma philo du fond de la classe, et pour les autres : bon courage. Nous, on retourne au frigo de l'Enfer : Heyyyy Macarena !!!

Aude_L
4
Écrit par

Créée

le 11 nov. 2023

Critique lue 147 fois

2 j'aime

Aude_L

Écrit par

Critique lue 147 fois

2

D'autres avis sur À l'intérieur

À l'intérieur
Sergent_Pepper
7

Inspiration/Expiation

L’ouverture d’À l’intérieur, sur un braquage qui tourne court, est une fausse piste assez intelligente : alors que le spectateur peut s’attendre à un thriller et un jeu de chat et la souris à...

le 3 nov. 2023

16 j'aime

À l'intérieur
Surimpressions
5

Art solitaire

La robinsonnade - appellation évidemment dérivée du livre mythique de Daniel Defoe - est un sous-genre du récit d’aventure où un protagoniste, isolé de sa civilisation, se voit contraint d’apprendre...

le 5 avr. 2023

15 j'aime

1

À l'intérieur
Redgown
8

Alone in the penthouse

J'adore les films avec un acteur. C'est génial.On est embarqué avec lui, l'envie de sortir, de réfléchir, de vivre avec lui dans cet enfermement. William Dafoe est brillant. On sombre ensemble...

le 10 avr. 2023

14 j'aime

1

Du même critique

Mulholland Drive
Aude_L
5

Tout le monde adore...sauf moi (snif).

Certes, David Lynch a un style bien à lui et reconnaissable entre mille, mais il faut l'aimer, si l'on veut s'extasier devant Mullholland Drive. Subjectivement, on n'y a rien compris, si ce n'est...

le 9 oct. 2021

54 j'aime

The French Dispatch
Aude_L
7

Un tapis rouge démentiel

Un Wes Anderson qui reste égal à l'inventivité folle, au casting hallucinatoire et à l'esthétique (comme toujours) brillante de son auteur, mais qui, on l'avoue, restera certainement mineur dans sa...

le 29 juil. 2021

49 j'aime

The Substance
Aude_L
9

Notre Palme d'or 2024 !!!

On sortait de plusieurs drames "qualitatifs mais pompeux" (on va le dire poliment) dans ce Festival de Cannes 2024, alors quand vous vous asseyez en bout de rangée (Team Last Minutes), et que le papy...

le 28 mai 2024

45 j'aime