Telle une corrida, les mécanismes d'emprise d'un pervers narcissique, soufflant sans cesse le chaud et le froid sur sa proie, jusqu'à la mise à mort. Glaçant !
La manière de filmer cette relation toxique et l'interprétation exceptionnelle de Marie Gillain nous embarquent dans une relation insensée d'un amour devenu tragique.
Plus fort que dans le film "L'Amour et les Forêts", ce téléfilm démontre de façon théâtrale l'impensable au sein d'un couple, au départ, en symbiose, semble-t-il.
C'est oublier que le partenaire (homme ou femme, pervers narcissique), se montre sous ses meilleurs aspects, au départ, savourant, se nourrissant de sa future proie.
Souvent, la "victime", s'emballe dans un amour-passion-fusionnel fatal, engluée dans son propre besoin d'être aimée.
Le gros problème est que la personne perverse narcissique, n'est pas du tout consciente de ses troubles, qu'elle nie, la plupart du temps.
Par contre, ce sont souvent des personnes menteuses pathologiques.
Et là, le/la partenaire doit prendre garde au premier mensonge (souvent gros), qu'elle relègue, ayant un besoin vital d'amour.
J'ai lu effectivement quelques bouquins qui parlent de ce phénomène d'emprise et je pense à deux films qui me viennent en tête "Si je t'aime, prends garde à toi", avec Daniel Duval et Nathalie Baye, réalisé par Jeanne Labrune en 1998 et également au film revu tout récemment "Les nuits avec mon ennemi" avec Julia Roberts et Patrick Bergin, de Joseph Ruben, en 1991 (flippants, les deux). Je pense aussi au film "L'Enfer" avec Emmanuelle Béart et François Cluzet, de Claude Chabrol, sorti en 1994.
Donc, ça n'est pas récent que le cinéma s'attaque à ce fléau.
Au cas précis, Andréa Bescond et Eric Métayer ont frappé fort et réussi à démontrer les mécanismes de la relation toxique avec un PN.
On peut souligner, également, l'interprétation d'Alexis Michalik.
Malgré tout, le téléfilm démontre quelques invraisemblances, le fait que le partenaire continue à utiliser son ex-appartement, sans que sa compagne ne s'inquiète le moins du monde, du moins au départ, de ses absences répétées.
Le téléfilm génère crescendo de la tension jusqu'au bout.
Ce sont souvent des personnes ayant des problèmes de personnalité, avec complexe d'infériorité, lesquelles jettent leur dévolu sur des personnes pourtant intelligentes, vivantes et peines de 'ressources', pas plus naïves que cela.
Film d'utilité publique!