Terrence, je t'aime et je te pardonne. ♥
Terrence, je t'aimais. Je t'aimais d'amour, Terrence. D'amour fou. Pourquoi as-tu brisé en 1h52 des années de passion ? Pourquoi bafouer ainsi ton talent et tout mon amour ?
Traître.
On dirait que la rapidité ne te réussit pas. Il a suffit que tu ne prennes pas 5 ans pour faire un film et il parait... Creux ? Juste de la surface.
Qui aurait cru qu'on aurait pu dire ça de Malick le spirituel ? Du creux, avec du vide, du mou, et du silence.
Un film sur l'amour, la trahison, comment as-tu fait pour passer à côté ? Ce n'était pas de toi, Le nouveau monde ?
Voici le vide intersidéral qui s'ouvre devant nous. On devine qu'il y a un couple parce qu'il y a des baisers, point. On voit qu'il y a trahison parce qu'il couche avec une autre femme, point. On voit qu'il y a la fin, point. On a montré une histoire, on n'a rien dit.
On a juste raclé une surface inintéressante. On a bien vu la profondeur du vide. On a bien exploré les fin fonds de l'ennui. Pitié, sortez-nous d'ici.
Parce que, oui, aucune histoire d'amour n'a jamais été si oppressante, faisant vraiment grandir en moi une envie presque irrépressible de hurler, frapper tout le monde, trouver ta putain d'actrice brune qui fait que tournicoter comme une putain d'abrutie -qui est une espèce de gamine débile irresponsable- alors que son couple est un échec, lui arracher les yeux, la dépecer, faire un manteau avec et le donner à Vincent Mc Doom, donner un coup de boule à Ben Affleck pour qu'enfin il ouvre la bouche.
Je me suis presque évanouie de joie quand il a cassé le rétroviseur par rage, parce que ça a été comme déverser un peu de ma haine par procuration. Parce qu'on avait presque l'impression que lui aussi disait "Putain mais Terrence qu'est ce que t'es en train de faire là ? PUTAIN TERRENCE, TU TE RENDS COMPTE QUE TU TE VIOLES LA ?".
Lourdeur absolue, étouffement du pauvre spectateur, mort de Claire-Marie.
Qui eut cru qu'un jour je reprocherais à Terrence de ne pas faire parler ses personnages ? Mon Dieu, je n'en reviens même pas, laissez-moi pleurer.
Pourtant, si, ils parlent. Plusieurs langues, ils parlent. "Ohlala universalité du problème abordé.". Ta gueule.
Jamais le français n'avait été aussi moche, ne servant pas du tout la voix off Malickienne, aux phrases exaspérantes. "Cet amour qui nous aime". Pourquoi, Terrence ?
L'italien qui arrive avec une espèce de tarée venue de nulle part, servant une philosophie de vie débile ; "lol, lance ton sac à main dans les fourrés, t'es trop libre."
L'espagnol, parlons Javier. Etrangement, toute inutile qu'était la partie sur le prêtre interprété par Javier Bardem, c'est celle qui m'a le plus plu. (Accessoirement parce que ça évitait de voir la brune sauter sur son lit comme une débile).
Mettre en relation le sujet de la trahison dans un couple et celui d'un prêtre triste, qui ne sait plus vraiment pourquoi il a la foi, c'est très intéressant. Juste ici absolument inexploité. La religion vue par Malick, c'est extrêmement intéressant, juste inexploité. On en parle, on montre que c'est là, mais c'est tout.
L'histoire du prêtre a offert pourtant la seule scène où j'ai pu sourire un peu, de joie de voir que tu n'étais pas mort, Terrence, quand Javier sort de l'église après le mariage, et qu'ENFIN claironne fort de la belle musique.
Et, oui, Terrence, qu'est ce que tu as fait de la musique ? Je veux du Lacrimosa, je veux de la Moldau ! Et là ? Là, c'était de la musique qui se fond avec l'image. On ne la remarque pas. Et les images, du Malick, bien-sûr, mais ne valant même pas du Tree of Life. Tellement écoeurée par le vide, je n'ai pas pu voir du beau. Quelle tristesse. Quelle tristesse...
Je voulais dire d'autres choses mais je suis trop triste.
Je te promets que j'essaierai de le voir de nouveau.
Terrence, je t'aime, reviens à la maison.