Ce film réalisé par Richard Brooks, distribué par la Paramount avec en vedette l'actrice à la mode Diane Keaton a du être un sacré choc pour les rares spectateurs l'ayant vu à sa sortie, et par après ! Cela débute assez sagement avec une esquisse d'un portrait de jeune femme qui est amoureuse de son prof de littérature pour ensuite assez vite virer au sulfureux. En effet cette Theresa issue d'une famille conservatrice et puritaine va sombrer peu-à-peu dans la "débauche" accumulant les soûlerie et surtout les aventures sexuelles. On ressent de l'ambiguïté durant la vision car à la fois le film est une critique de la Libération sexuelle et de moeurs qu'à connu l'Amérique à la fin des années 60 mais met également en avant l'aspect féministe du récit (dont on a certainement une vision différente qu'à sa sortie) avec cette Theresa vivant sa vie comme elle le chante quitte à faire des très mauvais choix, jusqu'à un dénouement absolument tragique et frappant. Brooks fait preuve d'imagination pour sa narration et sa manière de filmer, mélangeant souvent le fantasme, le souvenir à la réalité grâce à son montage, c'est filmé et photographié de façon très tamisée jusqu'au sordide. Diane Keaton est formidable comme à son habitude (elle était probablement la meilleure actrice du monde à l'époque), donnant vraiment de la profondeur à son personnage borderline, pris entre ses frustrations et ses pulsions; elle est suivie par des acteurs de qualité, Richard Gere, Tuesday Weld et à la toute fin Tom Berenger incarnant une galerie de personnages totalement perturbés, paumés et même criminels.