Une jeune femme, professeure pour des enfants sourds, vit une double vie en trainant la nuit dans des boites de nuit et des bars à la recherche d'histoires sans lendemain. Cette existence cache une crise profonde, liée à l'impossibilité de donner la vie et à une éducation rigoriste qui l'a fortement marquée.
Sorti en 1977, A la recherche de Mister Goodbar se situe dans la mouvance du Nouvel Hollywood dans le sens où le sujet est si fort, le film a été interdit aux moins de 18 ans en France, et avec une star impliquée à 110 %, Diane Keaton, pour qui la complaisance n'existe pas. Ici, pas de belle fin pour cette femme, dont le mal-être est visible, transparait à chacun des plans où elle apparait, et où ses seuls instants de bonheur sont son travail avec ces enfants, qui pourraient être aussi bien un des siens. Car une scoliose lui interdit de materner, et elle va plonger à corps perdu, dans une mise en scène assez lugubre, où l'obscurité semble être là à chaque instant.
Il faut dire que les mecs qu'elle rencontre, aussi bien dans son travail que ceux qu'elle ramène chez elle, ont tous un grain, entre violence, exubérance, traumatismes, impuissance.... D'ailleurs, parmi ces hommes, notons la présence de deux débutants nommés Richard Gere et Tom Berenger, par ailleurs très bons.
Quant à Diane Keaton, qui s'est battue avec le réalisateur Richard Brooks pour que le film se fasse, elle est très impressionnante tant elle s'est donnée physiquement, avec une sorte de dualité dans le personnage où on lui donnerait le bon dieu sans confession, mais qui semble passer de l'autre côté avec les mecs. Car elle comble son vide affectif, maternel, par des histoires sordides où tous semblent parfois caricaturaux, mais ça fait mal de la voir ainsi. C'est aussi une lutte contre le pater familias, qui lui impose de se marier, et de faire des enfants en lui niant sa scoliose.
Certains voient dans ce personnage de Theresa comme quelqu'un d'indépendant, de libre.... mais il faut qu'elle va payer très cher sa liberté, notamment lors de la fin qui met très mal à l'aise, et que je déconseille aux épileptiques.
Paramount a finalement décidé de produire le film pour une bouchée de pain, mais ce sera une énorme succès, et affirmera encore plus le caractère singulier de Diane Keaton, pour dire que non, elle n'a pas été marquante que chez Woody Allen. Là aussi, dans son registre le plus sombre...