Je n'avais pas revu ce film depuis sa sortie en salle (putain, 40 ans déjà !! ) et j'en gardais le souvenir d'un bon film mais assez ambigu. On ne sait pas trop si Brooks est un moraliste analysant remarquablement la profonde dichotomie américaine entre libéralisation des moeurs et bigoterie religieuse, ou bien s'il s'est transformé en vieux con réactionnaire (ce qu'il était loin d'être au début de sa carrière) voulant avertir son public des dangers de la dite libération. Attention les filles ne baisouillez pas à tort et à travers, ou vous serez puni par de méchants obsédés, homosexuels de surcroît.
Je ne crois pas à cette lecture réductrice de l'oeuvre mais le doute est permis.
Ce qui est sûr, c'est que non seulement Diane Keaton était bien jolie en 77, mais aussi que c'était une fichue actrice qui porte le film à bout de bras dans un rôle complexe bien différent d'Annie Hall ou de Manhattan.
Et même Richard Gere est plutôt bon, ce qui, on l'avouera, est nettement plus surprenant.
Et puis il y a Tuesday Weld, actrice un brin oubliée (mais si je vous dis Il était une Fois en Amérique, çà va vous causer ??) , mais bien jolie elle aussi dans le rôle de la soeur délurée et paumée.
Au final, en dépit de ses incertitudes thématiques, un très bon film, au ton particulier, remarquablement interprété, et éclaboussé de quelques fulgurances de mise en scène très convaincantes ( la scène finale est plus glaçante que toute la production de gialli de Fulci, Bava et Argento réunis).