Bien qu'il ait réalisé pas loin de 50 longs métrages, je ne connaissais pas l'oeuvre, quelque peu gargantuesque de Tadashi Imai.
Ce film est un des plus connus, semble t'il, en tous cas en Europe puisqu'il a obtenu l'Ours d'Or au festival de Berlin en 1963.
Je ne sais si le titre français est la traduction exacte du titre japonais, mais quoiqu'il en soit, il est un bon descriptif de ce qu'est le film.
Il s'agit en effet d'une suite de sketches se déroulant tout au long de l'histoire du Japon et qui nous décrit les conséquences mortifères (et cruelles donc, d'où le titre) du respect du pseudo code de l'honneur des samouraïs (le fameux, et ô combien fumeux, code du Bushido) sur les membres d'un même clan qui souffrira mille avanies, au fil des siècles, à trop en respecter et les règles et leurs principaux bénéficiaires, les nobles et autre gens de pouvoir.
Rien de très original la dedans, me direz vous, Hara-Kiri, le chef d'oeuvre de Kobayashi, ayant déjà défriché ce terrain un an avant celui là, en 1962, et avec plus de force et de concision. (une seule histoire suffit à Kobayashi, alors qu'il en faut 6 à Imai pour parvenir finalement à la même conclusion.
Mais ce qui est intéressant, dans le film d'Imai, c'est qu'il nous montre la persistance de ce respect absurde d'un code inique et cruel jusque dans le monde moderne (enfin celui des années 1960) ou la cruauté et le cynisme des nobles et des politiques ont été remplacés par ceux des industriels et des grands capitaines d'industrie.
Un message moderne ( pour son époque) et une forme léchée (même si elle n'atteint pas les sommets de Kurozawa ou de Mizoguchi, elle est de très loin supérieure au tout venant européen ou américain de l'époque) font au finale une oeuvre forte, foisonnante (6 histoires en une, chronique familiale d'un clan de samouraïs) et passionnante qui me donne envie de découvrir le reste de l'oeuvre d'Imai.