Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve ?
A la recherche du bonheur est un film touchant. Utilisant un thème classique, mais inspiré d'une histoire vraie, et tirant en plus sur la corde sensible de la paternité.
Que le bonheur est une denrée rare et fragile. Naissant de rien et fuyant facilement si l'on n'y prête pas attention.
Alors la petite facilité du scénario étant de montrer la chute d'un homme heureux. Mais c'est toujours fait avec finesse, sans abus, d'ailleurs il n'aura pas fallu longtemps au film pour entamer cette dégringolade.
Will Smith joue juste, il ne fait jamais dans l'excès, et cette justesse rend le film crédible et émouvant à plus d'une reprise. Bien sûr, certaines scènes sont prévisibles et dont la longueur n'apporte finalement pas grand chose, mais c'est l'avantage des films aux thèmes simples (sans être simplistes), qui s'étalent sur deux heures (voire plus) : aucun détail n'est épargné ce qui, certes, rallonge un peu inutilement, mais favorise ainsi mieux l'immersion. J'ai eu ce sentiment avec le film Nana par exemple, cette sensation d'intimité avec les personnages, on s'identifie.
Le film est commenté de temps en temps - en voix off - par Will, il donne un titre à certaines scènes qu'il vit, que ce soit pour des "détails" (vous comprendrez les guillemets si vous le voyez) comme courir après un voleur : "j'ai intitulé ce chapitre - l'art d'être stupide - ", jusqu'à évidemment le chapitre final, le bonheur.
Là non plus, il n'y a pas de moment particulièrement intense ou dramatique, mais on est vraiment touchés par le sort injuste réservé au père et à son enfant. On vit ce qu'ils endurent, vraiment. La détermination de Will est palpable. Cependant on regrette que certains traits du scénario soient inexploités, comme la composition de la mère, presque indigne, au point d'abandonner son fils, sans jamais prendre de ses nouvelles par la suite, ce qui donnera lieu - entre autre - à une petite scène un peu convenue sur les interrogations du garçon : "Est-ce que maman est partie à cause de moi ?" ou "Tu es un bon papa". Mais que serait un film émouvant sans certains passages obligés...
Pour conclure on peut dire qu'il s'agit là d'un film qui se vit plus qu'il ne se raconte.
Il montre que lorsqu'on veut, on peut. Que le bonheur que nous recherchons tous n'est pas matériel, confirmant une fois de plus la supériorité du verbe être sur le verbe avoir.
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