C’est sympa comme film, assez touchant et bien joué par Will Smith et son fils. C’est touchant, presque émouvant et on a presque envie d’y croire, mais … ça ne marche pas.
Parce que le héros est vraiment très con et a l’art de se mettre dans la mouise tout seul. Enfin je ne sais pas, vous êtes Afro-américain, vous n’avez aucun diplôme en poche et vous débutez dans la vie active : vous vous voyez investir dans des machines complexes à visées médicales pour gagner votre vie, alors que vous n’y comprenez goutte ? Et bien Will Smith, lui, il n’achète pas un, ni deux, ni même trois scanners médicaux hors de prix, mais bien … 14 ! En fait non, on n’en sait rien, mais il remplit son appart’ avec. C’est déjà très con, et on ne s’étonne pas du coup qu’il soit un peu mal financièrement après. Mais le truc qui m’a d’autant plus choqué, c’est que quand il parvient enfin à écouler ces trucs, il commence à sourire béatement, il a du fric, tout va bien et là, c’est le drame : il a oublié qu'il faut payer des impôts.
Non, mais le mec se prétend intelligent, est capable de résoudre un Rubik’sCube quand on énonce cinq minutes avant que même les plus brillants mathématiciens de l’époque avaient du mal à y parvenir, et il gère son fric comme un gosse de cinq ans tout en ignorant qu’il faut payer des impôts dans la vie. Tout en faisant des choix de vie tous plus débiles les uns que les autres.
Et le plus choquant c’est que le film s’arrête brusquement, car après 1h40 de recherche du « bonheur » et de discours niaiseux sur la Constitution américaine et la conception du bonheur de Jefferson, Will Smith décroche un job juteux. Et voilà, fin, il est heureux, maintenant il a plein de fric. S’ensuit un écran noir accompagné d’une petite musique pour préciser que, comme c’est une histoire vraie, eh bien le vrai monsieur plus tard il a gagné des millions de dollars en bourse. Fin.
Et cette promotion d’un modèle américain où seul le pognon compte, où seule la réussite professionnelle a de l’intérêt et où seule la rentabilité de l’employé importe me semble carrément gerbante. Tout semble avoir été fait pour faire ronronner l’électeur républicain, entre le patriotisme malvenu (les pères fondateurs bla bla, la Liberté), la dénonciation de l’absurdité du système des impôts (payer de l’argent à l’État, what) et les clichés navrants sur la pauvreté (bah oui il est pauvre et Noir, donc c’est un voleur), ce qui termine d’enfoncer le film dans cette médiocrité idéologique.
D’un point de vue cinématographique, c’est bien joué, un peu plat, parfois ennuyeux et la mise en scène est affreusement banale, sans être trop prise en défaut. On tombe néanmoins souvent dans le misérabilisme lourd, mais ça sert l'intrigue. Ni bon, ni mauvais quoi.