Tout a commencé alors que je lisais un article sur Substack : #20 - Les fausses promesses du développement personnel. Je scroll, prends quelques notes, puis tombe au bout d'un moment sur la bande-annonce d'À la recherche du bonheur. Et là, ce fut le drame ! 2 minutes et 7 secondes ! Mais 2 minutes et 7 secondes d'énervement, de mièvrerie, d'envie de me scarifier, de morale américaine bien naze… Pire ! 24 heures après le visionnage de cette bande-annonce, ce n'était toujours pas parti. J'y repensais encore. Il fallait que j'exorcise quelque chose, que j'éclate ce furoncle rempli de pus. J'ai donc décidé de télécharger… euh d'acheter le film (bien évidement), afin de pouvoir enfin sortir tout ça du fond de moi.


Bon…


Peut-on juger un film sur sa morale ? D'habitude, je réponds non, mais dans le cas d'À la recherche du bonheur, c'est totalement différent. On ne peut pas passer outre. Imaginez que vous parlez à quelqu'un de très gros (un nommé Bigfoot, vraiment très gros, un mec énorme, une vraie baleine), vous n'allez pas le lui faire remarquer, car vous êtes quelqu'un de respectueux, car la décence morale vous en empêche, et puis ce pauvre monsieur ne vous a rien fait après tout. Admettons ensuite que le monsieur en question pue, d'un méphitisme innommable : vous ne ferez rien non plus pour les raisons sus citées. Maintenant, imaginez qu'il vous postillonne et rote à la gueule, qu'il le remarque bien, et qu'il continue malgré tout, au point où que ça le fasse marrer. Encore pire, à peine vous vous frottez le nez que cette abomination le fait remarquer à tout le monde. Qu'il tente de vous mettre la honte comme si c'était vous le gros dégueulasse.

Voilà. Ça parait irréaliste ? C'est pourtant exactement ce que j'ai ressenti devant À la recherche du bonheur. Will Smith me rotait à la gueule avec la morale puante de son film de merde. Je ne pouvais passer outre, tout comme je ne peux passer outre la morale de ce film de merde.


À la recherche du bonheur, c'est cette monstruosité qu'est le rêve américain, filmé sans aucune remise en question. C'est le fait de laisser son gosse seul toute la journée aux mains de personnes douteuses… mais tant pis, l'important, c'est qu'on l'aime, non ? C'est un bel exemple du biais du survivant, avec un Chris Gardner qui, s'il y est arrivé, alors c'est que tout le monde le peut aussi (absolument pas parce qu'il avait des facilités en mathématiques). C'est faire carpette, accepter d'être traité comme un chien. Ne pas boire d'eau pour gagner du temps. C'est le fait de bosser six mois gratos pour des courtiers vachement sympas… mais seuls les courtiers hein ! Les clochards et les hippies, ça, c'est mort ! Ce ne sont que des voleurs, des fous ou des gens prêts à la bagarre ! Bordel, maintenant que j'y pense, la première fois où on nous présente un courtier en bourse, c'est filmé comme pour un pub ! À ce niveau-là, je crois que je préfère After Earth et la scientologie !


Encore pire, cet étron cinématographique est filmé comme n'importe quel film à Oscar lambda : tout y est ! La réalisation, la musique bien clichée, Will Smith ! Heureusement qu'ils n'ont rien gagné ! Malheureusement, le réalisateur, italien (je précise ça, car c'est dans ces moments-là que j'ai envie de renier mes origines) nous a refait le même coup 2 ans plus tard avec Sept vies, toujours avec Will Smith et askip, toujours avec une morale aussi puante. Dommage que personne n'ait pensé à l'enfermer dans une geôle et à jeter la clé !


À la fin du film, j'ai écouté Les Chœurs de l'Armée rouge pour compenser (nulle composition étasunienne n'arrivera à atteindre le quart d'un décile du Dniepr), mais j'ai aussi fait quelque chose de bien pire que ça… il faut savoir qu'à chaque fois que je finis de regarder un film, j'aime bien me renseigner sur celui-ci, notamment en regardant ce qui s'en dit sur YouTube… et là, ce fut le drame ! Des extraits du film présentés sous la forme de « leçons de vie » ! Des vidéos de vendeurs de formation en ligne en mode « tout le monde peut y arriver, je te l'explique pour 97 € par mois » ! D'incels et de MGTOW à la con ! Un puits sans fond ! Chris Rock aurait dû lui foutre une patate dans la gueule en retour lors des Oscars !

Si un jour, on organise des autodafés, comptez sur moi pour faire en sorte de jeter tous les DVD et autres Blu-ray en lien avec cette abomination, et Will Smith avec ! Ce n'est que ce qu'ils méritent !

MacCAM
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le 3 févr. 2025

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